Brazzaville et Libreville main dans la main pour l’exploitation commune des gisements miniers transfrontaliers

Le ministre gabonais des Mines, Hervé Patrick Opiangah a séjourné à Brazzaville, la capitale congolaise où il a longuement discuté avec son homologue congolais, Pierre Oba sur la nécessité d’ouvrir des vraies discussions à propos de l’exploitation commune des gisements miniers transfrontaliers entre les deux Etats voisins qui ont une longue frontière commune.

Le Congo et le Gabon ont en partage près de deux mille kilomètres de frontière et des gisements qui s’étendent de part et d’autres de leurs frontières respectives.

Côté gabonais, il y a les gisements de fer de Bélinga et de Baniaka, et côté congolais ceux de Saniaka et de Mayoko, sans omettre ceux à découvrir certainement dans un avenir proche.

Les deux ministres ont fait le point de la situation de ces différents gisements. Les experts des deux parties interviendront au niveau des questions techniques et pratiques relatives à ce futur partenariat.

Pour le Ministre gabonais des Mines, porteur du projet, c’est l’occasion pour les parties de tenter une nouvelle coopération sous-régionale.

Il a ainsi souhaité qu’une attention particulière soit portée sur l’exploitation sauvage des ressources dont sont victimes le Gabon et le Congo de la part de diverses compagnies exerçant dans ce domaine.

Il à cet effet déploré les dégâts causés par ces exploitations illégales et l’utilisation du mercure qui détruit la faune et la flore.

Hervé Patrick Opiangah a poursuivi son propos en s’appesantissant sur les conditions juridiques qui devront précéder la phase d’exploitation de ces gisements, avant de se réjouir de la naissance du futur projet communautaire.

Tous ces arguments ont pleinement trouvé l’assentiment de la partie congolaise qui s’est dit prête à participer à ce challenge dont les populations des deux pays tireront profit.

Concrètement, le projet initié par les deux parties va consister en la création d’un hub de classe mondiale d’exploitation du fer en Afrique centrale. Il devra générer une production de 300 millions de tonnes/an et une hausse des exportations de 34-40 milliards de FCFA par an. La mise en œuvre de ces projets permettra de créer de 8 000 à 10 000 emplois formels dans les industries extractives et de transformation.

Le ministre congolais des Mines, Pierre Oba,  s’est dit prêt et a accepté d’envisager ce projet comme c’est le cas actuellement entre le Congo-Brazzaville et le Cameroun.

En rappel, le potentiel minier des deux pays reste largement sous exploité, car ne représentant que 5% du PIB du Gabon et 1% de celui du Congo.

Aussi, afin d’augmenter la contribution de ces secteurs dans les économies, il a été décidé du développement de l’extraction minière à travers le lancement de nouveaux projets de renforcement de la logistique minière, à la fois terrestre et terre mer, via le développement de corridors logistiques intégrés et le développement d’activités de transformation locale pour accroître la valeur ajoutée captée par les deux pays.

Germaine MAPANGA / Les Echos du Congo-Brazzaville