Le prix du litre du super, vendu actuellement à 625 FCFA, passera à 775 FCFA à partir du 15 juillet prochain. Le gouvernement justifie cette augmentation de 25 % par les exigences du Fonds monétaire international (FMI).
Selon le Premier ministre, Anatole Collinet Makosso, la seconde augmentation qui intervient cette année, près de six mois après la première hausse en janvier dernier de 5%, est consécutive aux accords conclus entre le gouvernement et le FMI dans le cadre de la Facilité élargie de crédit pour une période de trois ans.
En effet, l'institution demande au gouvernement d’arrêter avec les subventions des produits pétroliers qui, avant la première hausse de janvier dernier, coûtaient à l’État plus de 300 milliards de FCFA par an. Or, le FMI veut voir cet argent orienter dans les secteurs de base tels que la santé et l’éducation.
« Nous avons deux semaines pour poursuivre les discussions avec les partenaires sociaux. Ce lundi, nous serons face aux syndicats patronaux pour qu’au plus tard le 15 juillet, nous aurons déjà rencontré tous les acteurs », a expliqué le chef du gouvernement au cours d’un déjeuner de presse.
En effet, le FMI exige l’augmentation du carburant à hauteur de 65 %.
En janvier dernier, le Congo a revu le prix du carburant à la hausse de 5%.
Pour cette institution de Bretton Woods, la République du Congo devrait augmenter le prix du carburant de 30% au 31 décembre 2023 et les autres 35% en 2024.
« La troisième revue est prévue pour le 17 juillet. Pour la sauver, il fallait augmenter le prix du super, sinon nous allons perdre la confiance des partenaires. Concernant le gasoil, la réflexion se poursuit », a précisé le chef du gouvernement.
Mais la mesure crée déjà la polémique à Brazzaville car la société civile y voit une provocation.
« Ce sont des explications qui ne tiennent pas », a réagi pour sa part Dieudonné Moussala de l‘Association des consommateurs. « Il y a des pays qui vivent bien sans le FMI », a-t-il ajouté avant de conclure : c’est une provocation du gouvernement qui augmente les prix des produits pétroliers alors que les salaires stagnent depuis plusieurs années.
Le Congo est le troisième producteur de pétrole au sud du Sahara, avec une production estimée à 350.000 barils par jour.
Albert SIKA / Les Echos du Congo-Brazzaville