À une correspondance du ministre de l’Économie et des Finances Jean-Baptiste Ondaye, abondamment reprise sur les réseaux sociaux, sont accolés des commentaires faisant état d’une brouille entre le ministre Jean-Baptiste Ondaye et son collègue Ludovic Ngatsé du Budget, sur fond d’écuries des uns et des autres. Une pure désinformation, véhiculée par ceux qui, exploitant le chevauchement qui existent bien souvent entre ces deux ministères, alimentent le faux et creusant la division.
Au nombre des départements ministériels qui bénéficient bien souvent de note de cadrage systématique à la publication d’un gouvernement, il y a le ministère de l’Économie et des Finances et celui du budget.
Les deux départements ont des missions certes distinctes, mais qui se croisent en une synergie très proche du chevauchement, au point que les deux départements sont souvent confiés à un seul ministre, auquel est adjoint un secrétaire d’État ou ministre délégué, pour en éviter une espèce de conflit d’intérêt pouvant naître dans l’exécution des missions.
De façon classique, le ministère du budget est chargé de proposer une stratégie soutenable des finances publiques, de préparer le budget de l’État et de procéder à l'élaboration des projets de lois de finances, en s’efforçant de trouver les marges de manœuvre nécessaires au financement des priorités du Gouvernement.
Le budget de l’État correspond à l’ensemble de ses ressources et de ses dépenses. L’essentiel des ressources provient des impôts et des taxes payés par les citoyens et les entreprises. Les dépenses correspondent à l’argent que l’État utilise pour financer l’action publique.
De son coté, le ministère de l’Economie et des Finances est chargé de préparer et mettre en œuvre la politique gouvernementale en matière économique, financière et de consommation et répression des fraudes. Il est également chargé de la promotion et du développement de l’économie.
Les principales missions du ministère incluent la législation en matière économique, financière et monétaire, les projets de loi de finances, les relations financières internationales, les réformes économiques et fiscales, les programmes de développement avec les partenaires bilatéraux et multilatéraux, et l’endettement de l’État.
Dans l’exécution de leurs missions, l’un ne peut aller sans l’autre. Même si l’action du gouvernement est à l’évidence concertée, le risque de chevauchement est manifeste et appelle à une concertation quasi permanente entre les deux ministères, afin de garantir l’efficacité des missions.
Voila qui justifie la lettre du ministre de l’Économie et des Finances Jean-Baptiste Ondaye, à son collègue Ministre du Budget, des Comptes Publics et du Portefeuille Public, Ludovic Ngatsé.
Il est vrai que les puritains des us administratifs peuvent émettre des réserves sur cette correspondance, qui prenant le sens d’une note de cadrage, aurait dû émaner du Premier Ministre chef du gouvernement, à défaut du secrétariat général du gouvernement. Mais cela donne t-il matière à polémiquer.
Sans doute le Premier ministre reprécisera t-il de façon plus claire, les missions des uns et des autres.
Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville