La reprise des vols de la société ECAir est prévue pour mars 2023

Equatorial Congo Airlines (ECair), qui avait déposé le bilan en 2016 en raison de son surendettement, va relancer ses activités en mars 2023.

Cette annonce a été faite par sa directrice générale Fatima Beyina-Moussa.

Le 7 janvier 2022, Jean-Marc Thystère-Tchicaya, le ministre congolais des Transports, et Denis Christel Sassou N’Guesso, le ministre de la Coopération internationale et de la Promotion du partenariat public-privé, ont signé à Brazzaville un mémorandum d’entente avec la société sud-africaine Allegiance Capital pour permettre à ECAIR, de refaire surface.

Depuis 2016, le gouvernement avait exprimé à plusieurs reprises sa volonté de relancer les activités de la compagnie-reine du ciel congolais, sans pour autant présenter de plan concret.

Le partenaire sud-africain Allegiance apportera un investissement initial d’environ 15 milliards de F CFA [23 millions d’euros]. Cet apport en numéraire va permettre de réaliser des investissements techniques, de régler la question de la dette sociale et d’assurer les vols nationaux, pour commencer.

En 2016, l’État congolais détenait 99,99% du capital d’ECAir. La nouvelle répartition du capital n’a pas été divulguée.

Si l’apport en numéraire d’Allegiance Air devrait, selon les autorités congolaises, permettre de « régler la dette sociale » d’ECAir, plusieurs questions subsistent s’agissant de la santé financière de ce dernier et de la disponibilité des capitaux nécessaires à sa relance et à ses opérations futures.

Il y a encore quelques mois, et jusqu’en août 2021, plusieurs ex-employés d’ECAir avaient organisé une série de manifestations devant le siège de la compagnie, à Brazzaville. Ils réclamaient cinq ans d’arriérés de salaires et dénonçaient le silence des autorités face à cette situation.

Créée en 2011, la compagnie aérienne, qui se voulait la vitrine du Congo à l’étranger, a connu une série de déboires financiers. Ainsi, en octobre 2016, l’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar (Asecna) l’a contrainte à cesser ses activités en raison d’arriérés de paiements qu’elle lui faisait encourir. Des frais qui « n’auraient pas dû être trop importants, puisqu’il ne s’agit que d’une petite partie des coûts totaux d’une compagnie aérienne », s’était étonné, en 2018, Tomas Chlumecky, associé de la société Avaero Capital Partners, sise à Lagos et spécialisée dans la structuration de deals dans le secteur aérien.

À la fin de 2015, un an avant son dépôt de bilan, ECAir affichait une dette vis-à-vis de ses fournisseurs de près de 14 milliards de F CFA. Ses dettes financières atteignaient, elles, 124 milliards de F CFA, dont 39 milliards sous forme de « crédit-bail et contrats assimilés ». Son capital social avait bondi de 100 millions à 65 milliards de F CFA entre 2013 et 2014, non en raison d’une injection de capitaux frais, mais à la suite de la « conversion de la créance de l’actionnaire majoritaire » – en l’occurrence, l’État congolais.

Selon nos informations, les premiers vols relieront Brazzaville à Pointe-Noire, une liaison sur laquelle des concurrents tels qu’Africa Airlines, Canadian Airways Congo et Trans Air Congo sont déjà très présents.

Les vols seront assurés par le Boeing 737 que ECAir avait envoyé à Addis-Abeba pour des travaux de maintenance et qui a été renvoyé à Brazzaville depuis presque un an. Pour accompagner ce nouvel élan, la compagnie s’attèle à organiser le retour d’une partie de la flotte restante, clouée à Johannesburg.

Germaine MAPANGA / Les Echos du Congo-Brazzaville