Congo – Santé : Le prix de la moustiquaire est déjà un argument de riposte contre le paludisme

Outre l’éradication des moustiques, ce qui est loin d’être une réalité, l’autre manière on ne peut plus efficace de lutter contre le paludisme, c’est de dormir sous une moustiquaire et éviter ainsi les piqures de moustiques pendant le sommeil. S’acquérir une moustiquaire est désormais à la portée de tous les Congolais, avec des prix défiants toute concurrence.

1000 francs CFA la moustiquaire soit 1 euro 50, voire 750 francs, sinon 500 en fin de journée, quand les marchands remballent leurs marchandises, c’est dire que se procurer une moustiquaire n’est plus un luxe, comme il en était le cas il y a quelques années au Congo. Et le prix est le même dans tous les marchés.

Alors qu’il y a quelques années, il fallait débourser jusqu’à 10000 francs sinon plus pour se procurer une moustiquaire, surtout celle de luxe, en forme de cône, désormais les choses ont changé.

Pour le visiteur qui est parti de Brazzaville il y a quelques années, voir les prix des moustiquaires affichés apparait surréaliste, tant ceux-ci se sont dépréciés de 90% au moins.

Comment donc ne pas s’étonner de cette baisse remarquée de cas de paludisme, quand on sait qu’avec un peu de bonne volonté, notamment en « sacrifiant » deux bières, un des passe-temps favoris des congolais, on peut procurer une moustiquaire à ses enfants et s’éviter les frais exorbitants du traitement contre le paludisme.

Même s’ils ne le clament pas comme une victoire, en favorisant la chute du prix de la moustiquaire, les pouvoirs publics ont permis à la population de lutter efficacement contre le paludisme, un fléau qui fait de gros ravages dans la société congolaise.

À 1000 francs le prix de la moustiquaire, cela ne reflète même pas le coût de la toile ayant servi à la confection de ladite moustiquaire. C’est comme dirait-on dans la rue Brazzavilloise, « c’est donné cadeau ».

Reste que les populations devraient y mettre un peu de bonne volonté en se les procurant, - car en dépit de la chaleur que certains avancent comme prétexte pour ne pas dormir sous une moustiquaire - en matière de prix, cette moustiquaire que l’on garde longtemps est bien moins chère que le coût du traitement basic du paludisme, pris en une seule fois.

À 1000 francs CFA la moustiquaire, il y a de quoi reprendre de façon somme-toute personnelle ce slogan du président Pascal Lissouba : « chacun aura sa part », « chacun aura sa moustiquaire » voulais-je dire.

Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville