Congo : Pour la seule période 2014-2016, l'État doit toujours à ses fournisseurs plus de trois cents milliards de francs CFA

Au Congo-Brazzaville, pour la seule période 2014-2016, l'État doit toujours à ses fournisseurs plus de trois cents milliards de francs CFA. Réunis au sein du Copoeco, le Collectif des opérateurs économiques du Congo, les entreprises tirent la sonnette d'alarme. Fragilisées par la crise de Covid-19, elles ne peuvent s'en sortir si l'État ne paie pas ce qu'il leur doit.

Serge Edgard Bonguélé, secrétaire à la communication du Copeco, demande au gouvernement d’élaborer au moins un plan d’apurement de ce qui est dû aux entreprises privées : « Il y a des pays (en Afrique) qui sont en difficultés et ne paient même plus les salaires. Mais, l’Etat congolais fait un effort pour payer les salaires. De la même façon qu’il paie les salaires, l’Etat pourrait regarder dans le cadre de l’apurement de la dette intérieure comment mettre au moins sept milliards de FCFA pour commencer à apurer notre dette petite à petit. »

Les entreprises exigent notamment le paiement de la dette intérieure commerciale auditée dont Djibril Bopaka, président de l’Union nationale des opérateurs économiques du Congo (UNOC) maîtrise les montants.

« Dans l’audit qu’on venait de faire, rien que pour la période 2014-2016 on a retenu plus de 300 milliards de FCFA, sans compter la dette concernant la période allant de 2002 à 2013 », se souvient M. Bopaka.

Le gouvernement va-t-il finir par payer l'énorme dette qu'il doit aux entreprises privées ?

Depuis la chute des cours du pétrole, le pays est plongé dans une conjoncture économique et financière sans précédent car toutes les jarres de l’Etat congolais sont percées. Le gouvernement a donc des difficultés à payer les salaires des fonctionnaires, les pensions des retraités et les bourses des étudiants.

La chute du prix du baril du pétrole ne pourrait en aucun cas être brandie comme la cause principale du retard dans le paiement de salaire des fonctionnaires. Moins encore être un bouc émissaire pour justifier l’économie congolaise qui est actuellement en péril.

Selon une source digne de foi, la fin du calvaire des fonctionnaires, retraités et étudiants congolais n’est pas pour demain. Ils emprunteront aussi longtemps que possible ce chemin de croix.

Jack de MAÏSSA / Les Echos du Congo-Brazzaville