Mayoko : Sapro annonce l’arrêt de ses activités minières

La Société Sapro SA n’en peut plus. Lassée des crises à répétition dans la localité de Mayoko dans le Niari (sud), neuf (09) mois impayés des primes de la force publique et six (06) mois des salaires impayés des travailleurs, l’entreprise chargée à l’exploitation des mines de fer est passée à la vitesse supérieure. Elle a décidé d’arrêter ses activités, notamment toutes les opérations d’extraction minière, de sondage et de contrôle des sols.

Depuis plusieurs mois, les populations de Mayoko ont toujours dénoncé l’attitude esclavagiste de l’entreprise Sapro qui a gelé les embauches pour les populations locales. Les autochtones de Mayoko ne sont plus embauchés par l’entreprise Sapro. Pour les besoins des petites prestations, l’entreprise importe la main d’œuvre bon marché venant des autres villes ou départements du pays. La situation incommodante a provoqué l’ire des natifs de Mayoko. Le mouvement d’humeur a altéré la production du minerai de fer.

Depuis lors, la société SAPRO SA éprouve d’énormes difficultés pour évacuer son minerai de fer de Mayoko jusqu’à Pointe-Noire en passant par Dolisie.

En mai 2018, le tout premier train minéralier de 20 wagons de la société Sapro a écrasé un sexagénaire après la ville de Mossendjo. Le même mois, le deuxième train minéralier de Sapro a déraillé entre Mayoko et la gare de Tsinguindi dans le Niari (sud). Six wagons chargés de plusieurs tonnes de minerai de fer sont sortis des rails et se sont renversés. Et même le train envoyé pour le dépannage est tombé en panne à quelques kilomètres du lieu du déraillement. Les dégâts de l’accident s’élèvent à plusieurs millions de FCFA, ce qui inclut les dommages subis par les wagons et l’infrastructure ferroviaire.

En décembre 2018, le troisième train minéralier de la société Sapro en provenance de Mayoko a été immobilisé à la gare de Dolisie par manque de carburant. Selon une source digne de foi, la société Sapro est redevable également au Chemin de Fer Congo Océan (CFCO).

En avril dernier, quelque vingt-trois mille tonnes de fer extraites par Sapro Mayoko SA, ont été chargées, au Port autonome de Pointe-Noire, dans le bateau Ivy Ocean de la compagnie Ashley Global Shipping, à destination de la Chine.

À l’occasion, un rituel fut organisé à Pointe-Noire. Cela fut perçu par les anciens à Mayoko, comme un rejet de leur existence.

La mise en exploitation du gisement de fer de Mayoko génère, en effet, la création de plus de cinq mille emplois dont trois mille directs et deux mille indirects.

Germaine MAPANGA / Les Echos du Congo Brazzaville