Sommet de Sotchi : Le Congo veut son oléoduc et sa part de roubles

Mercredi, le président russe, Vladimir Poutine a ouvert son premier sommet Russie-Afrique qui signera le grand retour de la Russie dans le continent noir après une longue trêve observée depuis la dislocation de l’ex Union soviétique. 47 chefs d’Etats africains sont présents. Le Congo est représenté par le président de la République, Denis Sassou N’Guesso, déterminé à faire venir beaucoup de roubles (la monnaie russe) au pays qui traverse une période économique difficile du fait de la chute des cours des matières premières, mais aussi réitéré sa ferme intention de construire,  avec le concours de la Russie, un oléoduc d’environ 1000Km pour l’approvisionnement en produit pétroliers et gaziers de la République du Congo et des pays voisins.

La stratégie mise au point par Denis Sassou N’Guesso qui refuse de faire de la figuration ou du simple tourisme, est de prendre le maximum de contacts et présenter, en bon VRP, les opportunités économiques du Congo. L’objectif visé par le numéro un congolais est de conclure des partenariats publics et privés ou attirer des Investissements directs étrangers (IDE) à Brazzaville. Dans ses cartons, des projets de développement des secteurs pétroliers, énergétiques, miniers, routiers et autres.

Au-delà du nécessaire renforcement de la coopération entre les deux pays, l’invitation du président russe à son homologue congolais au sommet de Sotchi s’inscrit dans l’optique de la reconquête de l’Afrique Centrale.

La Russie, à l’instar de la Chine, ne voudrait pas laisser de côté le continent noir que tous les observateurs considèrent comme celui de l’avenir. Ainsi, le Congo apparaît, pour la diplomatie russe, comme un partenaire stratégique.

Après les soubresauts du début de la décennie 90, avec la chute du mur de Berlin, l’avènement de la démocratie pluraliste en Afrique et l’éclatement de l’URSS, la Fédération de Russie avait perdu « la main » sur certains pays africains dit du bloc communiste. Il eut alors une espèce de passage à vide dans les relations entre la Fédération de Russie et les pays de l’ancien camp soviétique, dont le Congo qui dans ces relations, occupait une place de choix. Les relations diplomatiques n’ont, certes, jamais été ébranlées entre le Congo et la Russie.

Exceptée la parenthèse ouverte du fait des mutations générées par la pérestroïka, le Congo et la Russie ont eu une relation fructueuse. Ainsi, l’invitation adressée par le président russe, Vladimir Poutine à son homologue congolais Denis Sassou N’Guesso, obéit à la volonté des deux chefs d’État de dynamiser davantage la coopération entre leurs deux pays.

En effet, ce ne sont pas des opportunités de coopération qui manquent entre le Congo et la Russie.

Pour la Russie, certes, l’intérêt dans l’industrie, notamment dans les domaines des mines solides et du pétrole constitue l’un des enjeux de cette coopération.

On ne peut pas non plus ignorer la formation des jeunes congolais dans des universités et autres écoles russes.

Germaine MAPANGA / Les Echos du Congo Brazzaville