Paneliste honoraire, le président Macky Sall à pris la parole mercredi, salle des conférences de Kintélé, devant les panelistes et en présence des présidents Denis Sassou N’Guesso et Félix Tsisekedi.
Évoquant les projets phares du continent, le président Macky Sall a fait un plaidoyer pour le pont route-rail entre Brazzaville et Kinshasa pour que ce projet qui fait la fierté de l’Afrique puisse voir le jour. C’est ce qui s’est fait entre le Sénégal et la Gambie. « Ces ponts rapprochent les peuples et développent l’économie dans les différents pays », a-t-il souligné.
Macky Sall a aussi évoqué la connexion du chemin de fer Kinshasa-Ilebo avec pour objectif de créer une liaison ferroviaire entre l’Afrique centrale et l’Afrique Australe, ou encore, les avancées significatives, dans le projet de construction de la centrale hydroélectrique de Rufisque. Comment parler d’électrification en Afrique sans faire le plaidoyer de Inga 3 qui devra être le projet phare de l’Afrique en matière d’électricité, a-t-il lancé.
Aussi le président Macky Sall a-t-il insisté sur le fait que « les partenaires doivent nous accompagner dans nos choix. Fini le temps ou les partenaires financiers de l’Afrique venaient avec une vision. Ce fut le cas par le passé. Aujourd’hui, l’Afrique sait ce qu’elle veut. L’Afrique sait où elle veut aller. Que tous les partenaires nous soutiennent dans ce que nous voulons faire ».
De ce point de vue, le président sénégalais a dit son satisfécit pour le projet fibre optique développé en Afrique de l’Est. Ce qui a arrêté les appels en ‘’roaming’’ entre les différents pays de l’Afrique de l’Est, tout étant en réseau local. Une expérience qui devrait inspirer les autres régions du continent.
Fort du partenariat stratégique que le Sénégal entretient avec la Chine, dans le cadre du plan Sénégal émergent, le président Macky Sall a relevé « que le temps de l’Afrique est arrivé. Depuis plus de deux décennies, nombre de pays du continent conduisent une dynamique de croissance, une dynamique de réforme et de changement de paradigme dans la gouvernance publique pour accélérer le rythme de leur marche vers l’émergence. Le Sénégal s’est inscrit dans ce mouvement, avec le plan Sénégal émergent. Un plan qui s’articule autour de trois axes stratégiques. D’abord, la transformation des infrastructures de base, car l’Afrique ne peut pas se développer, si elle ne développe pas ses infrastructures de base.(...) Ensuite, le capital humain en donnant la priorité à l’éducation et la formation des jeunes ainsi que la santé et en particulier dans les zones rurales et enfin, en confortant la gouvernance, la paix et la stabilité comme fondements du développement.
Parlant de stabilité, le président Macky Sall a relevé que l’Afrique est aujourd’hui déstabilisée par ses crises et les relents du terrorisme international. « Si rien n’est fait, tous nos efforts de développement vont migrer vers des efforts de sécurité et de défense au détriment du développement. C’est une problématique essentielle qui doit accompagner nos efforts.»
Au-delà des investissements, a dit le président sénégalais, il faut aussi porter un plaidoyer pour un nouveau regard sur l’Afrique à partir de l’extérieur. «L’Afrique reste encore pénalisée par les idées reçues, les jugements de valeurs infondées et une perception empirique des risques. Autant de facteurs qui retardent, voire découragent l’investissement sur le continent. Nous ne devons pas accepter qu’on continue de coller à l’Afrique une image qui ne correspond pas à la réalité. En Afrique, le risque n’est pas plus élevé qu’ailleurs, mais plutôt le retour sur investissement. Et faut investir en Afrique et maintenant, en profitant de la zone de libre échange continentale.»
Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville