Congo – Relance économique : De bonnes perspectives à l'horizon

Avec la chute des cours du pétrole, le Congo a réduit de façon drastique le train de vie de l'État et revu à la baisse ses projets d'investissement. Selon les prévisions des spécialistes du secteur pétrolier, la tendance à la hausse de prix ne saurait tarder.

Les frémissements sont perceptibles, on pourrait dire que ça bouge et c'est de bon augure pour les pays producteurs de pétrole.

Les cours du pétrole devraient évoluer entre 55 et 70 dollars le baril jusqu'à la fin de la décennie, a estimé mardi le patron de British Petroleum (BP), Bob Dudley.

Les marchés enregistrent une tendance haussière depuis la décision surprise de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole le 28 septembre de ramener sa production à un niveau de 32,5 à 33 millions de barils par jour, contre 33,47 mbj en août.

Le Brent avait atteint lundi un plus haut en un an à 53,73 dollars tandis que le WTI avait plafonné à 51,60 dollars, à son plus haut depuis quatre mois.

Le prix du baril qui au plus fort de sa chute a atteint les abysses, jusqu'à 25 dollars, a gravement impacté les économies des pays en voie de développement et surtout ceux dont le pétrole est la principale ressource de revenus, comme le Congo.

Avec une population de 4,5 millions d’habitants, le Congo est le quatrième plus grand producteur de pétrole d’Afrique subsaharienne. Plus de 70 % de l’économie congolaise provient du secteur, qui apporte 80 % des recettes du gouvernement.

Si le Congo a pu investir dans de grands projets d’infrastructure, c’est en partie grâce à dix années de prix élevés du pétrole – atteignant 120 dollars le baril en 2014  et à l’effacement d’une partie de sa dette extérieure par la communauté internationale, dans le cadre de l’initiative pour les pays pauvres très endettés (PPTE) en 2010.

Le président, Denis Sassou Nguesso s’était alors focalisé sur des projets de grande envergure avec la construction des centrales hydroélectriques, des aéroports ou autres routes, pour la relance du tissu économique ainsi qu'une desserte du pays tout entier, favorisant les échanges divers et l'évécuation des produits.

Alors que le Congo a verrouillé son budget 2017 sur des recettes basées sur les cours actuels du pétrole, une hausse substantielle de ceux-ci apportera davantage d'air et de souffle à son économie, dissipant la morosité ambiante qui déjà est bien palpable dans certains secteurs de la vie économique et sociale.

Benoît BIKINDOU