RDC Monnaie : le Franc congolais dévisse de plus en plus, il se dispute désormais le record avec l'ex Zaïre-monnaie

Depuis le mois de mars, la monnaie nationale en République démocratique du Congo a commencé à se déprécier par rapport aux devises étrangères. Désormais, le Franc congolais est au plus bas, atteignant des seuils jamais soupçonnés de triste mémoire.

Le climat social des Congolais et, particulièrement des Kinois, se dégrade désormais à un rythme effréné. L’inflation galopante sur fond d’une dépréciation continue du Franc congolais (FC) vient laminer les derniers espoirs d’une population qui assiste impuissante à la détérioration de ses conditions de vie. Chaque jour qui passe est un nouveau défi pour la survie.

Depuis le mois de mars les choses ont commencé à s‘empirer lorsque le dispositif mis en place par le gouvernement pour contenir les effets nuisibles sur la stabilité du cadre macroéconomique a cédé.

La chute de la banque BIAC a pourri un environnement socio-économique déjà fragile. Les mesures prises pour réduire la masse monétaire sur le marché n’ont pas non plus produit les effets escomptés. Ce qui, de l’avis de nombreux analystes, a ouvert le champ libre au dollar américain pour reprendre le pas sur le Franc congolais.

Il y a quelques mois, le billet vert se négociait encore autour de 9.1 ou 9.2 FC à travers la ville, cette fois-ci, il s’est davantage raffermi au point de surclasser le franc congolais qui connaît l’une de ses pires dépréciations.

La situation a des airs de déjà vu pour les anciens qui se souviennent de l'époque du Zaïre-monnaie quand, il fallait des liasses de billets pour se procurer une baguette de pain. À cette époque là, on émettait des coupures de grande valeur qui retombaient aussitôt. Bientôt, la valeur Zaïre-monnaie fut en dessous du prix du papier sur lequel il était imprimé.

Le Zaïre-monnaie, des grosses coupures pour peu de valeur

Pour l’heure, le dollar a franchi la barre fatidique de 1000 FC dans certains coins de la ville. Les effets collatéraux sur les prix des biens et services ne se sont pas fait attendre. La population est bien obligée de débourser davantage pour se procurer les biens de première nécessité.

Les salaires des agents et fonctionnaires de l’État continuent à être payés à l’ancien taux de 9.2 FC pour un dollar.

Bertrand BOUKAKA