Congo Aviation : ECAir est en faillite !

Après avoir placé ECAir en faillite, ses responsables veulent à nouveau saigner les finances publiques sans avoir auparavant rendu des comptes sur leur mauvaise gestion.

Les responsables du cabinet conseil « La Financière » ont tenu le 9 juin à Brazzaville une journée de sensibilisation à l’endroit des parlementaires, membres des commissions économie et finances des deux chambres du Parlement. La journée visait à convaincre les députés et sénateurs pour souscrire des parts dans le chiffre d’affaires de la compagnie aérienne ECAir, en proie à d’énormes difficultés.

« ECAir sollicite le soutien des députés et sénateurs pour l’aider à décoller », a dit le directeur général de « La Financière », Innocent Dimi, remettant à chacun des parlementaires un bulletin de souscription.

Depuis mars 2016, ECAir a initié, via le Cabinet conseil, une vaste campagne d’emprunt obligataire à travers une série d’appels publics à l’épargne intitulé « ECAir 6% brut 2016-2021 ». Les initiateurs de ladite opération espèrent atteindre pour toute la campagne le montant de 60 milliards FCFA.

De leur côté, les députés et sénateurs ont émis quelques réserves quant à l’issue d’une telle démarche, soulignant la nécessité « d’étudier d’abord la question avant de s’engager ». Critiquant ouvertement les contre-performances d’ECAir, les parlementaires ont posé quelques préalables : « il faut qu’on vienne d’abord vers vous pour comprendre ce qui ne marche pas avant de se prononcer », ont-ils dit, s’adressant aux responsables du Cabinet.

Une directrice générale inamovible malgré la fallite

ECAir emploie 700 agents pour une flotte de 7 avions dont 6 seraient à ce jour en révision hors du pays. Cette société aérienne qui a fait ces dernières années la fierté du Congo desservait plusieurs lignes nationales et internationales.

La compagnie aérienne ECAir a été créée en 2011 avec un chiffre d"affaires de 190 milliards de Francs CFA répartis entre l'État congolais (99%) et le Port Autonome de Pointe-Noire (1%).

Près de 200 milliards de Francs CFA du contribuable envolés dans les airs et les choses se passent comme si de rien n'était, on en demande davantage. La direction non plus n'ose pas rendre des comptes.

Rupture, vous avez dit rupture...

Bertrand BOUKAKA