Comme de coutume, une farandole de nouveautés s’invite le Jour de l’an. Pour 2025, et à partir du 1er janvier, chaque congolais devra à l’Etat 100 FCFA par mois directement collectés sur son crédit de téléphone portable. 1200 FCFA par an et par citoyen, soit environ 6 milliards de FCFA par an. C’est la taxe de solidarité nationale (TSN). Elle fait partie des mesures annoncées dans le budget prévisionnel 2025 de l’Etat. Un projet de loi de finances (PLF) qui doit encore être adopté par le Parlement.
On rappelle qu’au Congo-Brazzaville, tous les ministres sont privés de voyages à l’étranger, jusqu’à fin 2024, par souci d’économie, selon une circulaire signée le 14 octobre dernier par le Premier Ministre Anatole Collinet Makosso.
La circulaire du chef du gouvernement fait suite aux instructions données par le Président de la République, Denis Sassou-N’Guesso.
Outre les ministres, les hauts fonctionnaires et les autres agents de l’État sont concernés par la mesure.
Une exception cependant, la circulaire ne concerne pas les « missions impliquant le Président de la République. »
La mesure vise à réduire le train de vie de l'État qui connaît de grandes tensions de trésorerie, se caractérisant par une gestion complexe des arriérés intérieurs et extérieurs avec une accumulation d’arriérés intérieurs et extérieurs, notamment ceux liés à la dette de marché des titres de la CEMAC.
La suspension des missions à l’étranger pour les ministres, hauts fonctionnaires et agents de l’État s’inscrit bien en droite ligne de ces efforts qui doivent être consentis à tous les niveaux.
Même si cela pourrait ne représenter pour certains que des économies de bouts de chandelle, il est à noter que les missions à l’étranger représentent un crédit significatif que le trésor public met à disposition de l’exécutif. Entendu qu’outre les frais de voyage, les frais de mission à l‘étranger répondent à un barème. Pour certains pays, ces frais sont indexés en devises.
Sans doute cette mesure en appellera-t-elle d’autres au plan national, car la réduction du train de vie de l’État implique aussi un réel toilettage pour certaines niches fiscales qui apparaissent superflues et ne contribuent pas véritablement à l’amélioration des services publics et à relancer l’économie de certains secteurs, tout en améliorant la qualité de vie des citoyens.
De nombreuses sociétés minières ou forestières ayant bénéficié de ces dispositions, en échange de l’entretien des routes secondaires ou de la construction des écoles ou centres de santé, n’ont jamais honoré des engagements dument spécifiés et contenus dans un cahier de charges. Ces sociétés de gavent du beurre et de l’argent du beurre en toute impunité, alors que dans le même temps, l’État est obligé de réaliser ce pourquoi ces sociétés bénéficient de certaines dispositions particulières.
Jean-Jacques Jarele SIKA / Les Echos du Congo-Brazzaville