Quand Alain Mabanckou dédicace son livre «Le commerce des Allongés » à Doris Mandouélé

L’écrivain franco-congolais, Alain Mabanckou, a présenté jeudi à Saint Lazare, son roman de 304 pages intitulé : « Le commerce des Allongés » paru, le 19 août dernier, aux éditions du Seuil. Était-ce la rencontre entre deux écrivains originaires du Congo-Brazzaville à Paris la ville lumière ? L’auteur d'une dizaine de romans, a dédicacé son nouveau roman social, politique et visionnaire, à l'écrivaine et sociologue française, antillaise et congolaise (Brazzaville) d’origine, Doris Mandouélé auteure de quatre livres disponibles sur le marché des œuvres de l’esprit : « L’insertion professionnelle des jeunes de milieu populaire », «Africains, africaines regardez comme vous avancez ! », «Réflexions sur des principes de vie » et « Voyages ».

Dans son nouveau roman « Le commerce des Allongés », Alain Mabanckou, raconte l’histoire de Liwa Ekimakingaï qui a passé son enfance et continue d’habiter chez sa grand-mère, Mâ Lembé, car sa mère, Albertine, est morte en lui donnant la vie. Il est employé comme cuisinier à l’hôtel Victory Palace de Pointe-Noire. Et il attend de rencontrer l’amour.

Un soir de 15 août où l’on fête l’indépendance du pays, il réunit ses plus beaux atours à peine achetés l’après-midi, et assez extravagants, pour aller en boîte. Au bord de la piste de danse, la belle Adeline semble inatteignable. Pourtant, elle accepte ses avances, sans toutefois se compromettre. Elle signera sa fin…

Le roman est une remontée dans la vie et les dernières heures du jeune homme, qui assiste à sa propre veillée funèbre de quatre jours et à son enterrement. Aussitôt enseveli, il ressort de sa tombe. Pour se venger ?

En toile de fond, la ville de Pointe-Noire et ses cimetières – en particulier le Cimetière des Riches, où tout le monde rêverait d’avoir une sépulture mais où les places sont très chères, et celui dit Frère-Lachaise, pour le tout-venant dont Liwa fait partie.

Dans ce grand roman social, politique et visionnaire, la lutte des classes se poursuit jusque dans le royaume des morts, où ceux-ci sont d’ailleurs étrangement vivants.

Alain Mabanckou est un écrivain et enseignant.

Fils unique, il a perdu sa mère en 1995 et son père en 2004. Son enfance se passe à Pointe-Noire, capitale économique de République du Congo, ville côtière, où il commence des études primaires et secondaires et obtient un baccalauréat option Lettres et Philosophie. Comme le voulait sa mère (elle le dédiait à une carrière de magistrat ou d’avocat), il commence des études de Droit à Brazzaville, puis en France, à l’Université Paris-Dauphine (Paris IX) où il obtient un DEA en Droit des affaires.

La Lyonnaise des Eaux (aujourd’hui Suez) l’engage alors comme conseiller, et il occupera ce poste pendant une décennie. Parallèlement il publie des livres de poésie couronnés par le Prix Jean-Christophe de la Société des poètes français, puis fait paraître un premier roman en 1998, "Bleu-Blanc-Rouge", qui lui vaut le Grand prix littéraire d’Afrique noire.

Il bénéficie d’une résidence d’écriture aux États-Unis en 2001, démissionne de la Lyonnaise des Eaux lorsque l’Université du Michigan lui propose le poste de Professeur des littératures francophones en 2002.

Il y enseigne pendant 4 ans avant d’accepter l’offre de la prestigieuse Université de Californie à Los Angeles (UCLA), où il enseigne actuellement au Département d’études francophones et de littérature comparée.

Son roman, "Mémoires de porc-épic" (Seuil 2006), lui vaut en 2006 l'obtention du prix Renaudot.

En 2009 paraît "Black Bazar" aux Éditions du Seuil, roman classé parmi les 20 meilleures ventes de livres en France. Suivront "Demain j'aurai vingt ans" (2010) et "Le sanglot de l'homme noir" (2012).

En 2012, l'Académie Française lui décerne le Prix Henri Gal pour l'ensemble de son œuvre. En 2013, il obtient le Prix littéraire Prince Pierre, attribué par la Principauté de Monaco, pour l'ensemble de l'œuvre.

"Lumières de Pointe-Noire" (2013), un récit de souvenirs autobiographiques obtient un accueil favorable de la critique. "Petit Piment" (2015) est classé parmi les vingt meilleures ventes en France et reçoit le prix Liste Goncourt : le choix polonais 2015.

En 2016, il intègre le Collège de France.

Alain Mabanckou vit à Santa Monica, en Californie. Son œuvre est traduite dans une vingtaine de langues.

Jean-Jacques Jarele SIKA / Les Echos du Congo-Brazzaville