Angelou Chevauchet : Marien Ngouabi était son plus grand fan (Elie Mahoungou Akesbi)

Quels peuvent bien être les rapports entre un Président de la République et un chanteur de variétés ? A priori, on aurait tendance à croire que, s’ils existent, ils doivent être plutôt cordiaux quand le chef de l’État et l’artiste partagent les mêmes idées politiques – et plus distants lorsqu’ils sont de bords opposés. C’est peut-être vrai dans la plupart des cas, mais pour Angelou Chevauchet, c’est tout le contraire !

L’ancien chef de l’Etat congolais, Marien Ngouabi, mort le 18 mars 1977 à Brazzaville, l’aurait même invité à chanter à deux reprises devant lui et à déjeuner avec lui lors de son séjour de travail à Dolisie dans le Niari (sud).

Le fondateur du Parti Congolais du Travail (PCT, parti au pouvoir) lui aurait alors accordé une bourse d’étude en URSS (Union des Républiques Socialistes Soviétiques).

Marien Ngouabi aurait insisté que le chanteur de « Ziana » quitte la République populaire du Congo : « Il ne paye rien ! C’est l’État congolais qui va prendre tout en charge ».

« Malheureusement celui qui était chargé de piloter ce dossier et qui avait reçu les instructions fermes de Marien Ngouabi a écarté Angelou Chevauchet pour envoyer son propre fils en URSS », nous a confié Elie Mahoungou Akesbi, l’oncle paternel de l’artiste musicien congolais.

C’est le premier choc encaissé par Angelou Chevauchet Le Yaya qui a tout pardonné.

Angélou Chevauchet Le Yaya est considéré comme l’une des plus belles voix de la chanson congolaise de ces trente dernières années.

Un seul album « Ziana » lui a valu la reconnaissance du public et de ses pairs en 1987. Seulement, on n’entend plus parler de lui. L’artiste n’a pas abandonné sa passion de toujours. A Biarritz en France il s’est lancé sur d’autres vagues musicales.

Il a eu la chance d'avoir dans le groupe Filao des musiciens d'horizons différents. Ce qui lui a permis d’ailleurs de naviguer sur à peu près tous les genres musicaux.

Angélou a mûri, il est devenu plus sage. GAN'CASH est le nom de "croissance" qui lui a été donné. Actuellement il travaille sur un énorme répertoire divers et varié. Il n'a pas encore trouvé de producteur compatible.

Récemment l’artiste Matumona Lulendu dit “Général Defao”, a choisi de lui rendre hommage de son vivant à travers l’album « Bety Poni». Il a réservé une surprise aux férus de la musique congolaise et africaine en reprenant l’un des tubes à succès d’Angelou Chevauchet « Ziana » sorti en 1987.

«Jeancy Mayasi » un hommage sur lequel Defao a invité Angelou Chevauchet et Desouza à le rejoindre après plus de deux décennies d’absence.

Jarele SIKA / Les Echos du Congo-Brazzaville