Congo - Musique : Le Chairman Jacques Koyo s’en est allé !

Le Chairman Jacques Koyo est décédé le mardi 21 septembre à Brazzaville à l'âge de 71 ans. Jacques Koyo s’est imposé dans la musique congolaise à cette époque de grande floraison de talents du milieu des années 80, aux côtés des artistes tels Fernand Mabala, Angelou Chevauché, Rapha Bounzéki, ou autre Rovias Adamphot.

On le savait malade et il avait maintes fois appelé à une assistance pour l’aider à surmonter cette épreuve à laquelle il ne pouvait plus faire face faute de moyens. Jacques Koyo s’est éteint dans sa détresse.

Le corps de Jacques Koyo était déjà en état de décomposition avancé et on ne pouvait que l'enterrer expressément ce mardi.

Le gouvernement congolais et la Mairie de Brazzaville ont pris toutes les dispositions pour qu'il soit enterré dignement.

Une cérémonie d'hommage dû à son rang lui sera organisée après la construction de la pierre tombale par le Ministère congolais de la Culture et des Arts.

Même s’il s’est imposé dans le milieu culturel congolais par la danse Engoza, ainsi que sa musique chantée d’une voix grave à la Devarieux, Jacques Koyo est avant tout un sportif et un homme au franc-parler.

Et c’est à travers le sport, notamment le Karaté dont il assuma la présidence de la fédération congolaise, d’où le titre de Chairman, que Jacques Koyo récolta les premiers lauriers qui le mirent en lumière, tant au niveau national que continental.

En1984 à Dakar au Sénégal, Jacques Koyo « Chairman » conduit la délégation congolaise au championnat d’Afrique, alors que la direction technique nationale est assurée par maître Luc Nsongola.

Les quatre diables rouges qui composent sa délégation, ramènent quatre médailles : Médard Niakissa (or), Simon Moungondo (bronze) Bernard Kouka « Berno, l’animateur de Mbonda Eléla » (argent) et Raphaël Ezambambou « Mavancé » (or).

Quand Jacques Koyo se lance dans la musique vers la fin des années 1980, l’homme est déjà une attraction. Ce sont les pas d’engonza qui vont porter le musicien au firmament de sa gloire. Originaire de Boundji, Jacques Koyo puise dans le terroir les figures du rythme engondza qu’il modernise en y incluant d’autres subtilités, tout en y incorporant des katas, mouvements de karaté. Jacques Koyo sera sacré Révélation de l’année 1989.

Jacques Koyo a été meilleure vedette du Congo à plusieurs reprises au point qu’il se couronnera génie du siècle.

Sur les tubes qui ont marqué sa carrière musicale, on peut citer Marja, Pè-Bwanga, ou encore Djara Engondza.

 

Adieu l’artiste !

Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville