L’acteur, réalisateur et producteur congolais, Mike Yombi vient d’enrichir sa filmographie grâce à «Ndzobi», un film qui met en musique les traditions congolaises, qui, selon lui, sont en voie de disparition ou tout simplement phagocytées par la culture occidentale.
Le film d’une durée de 120 minutes, sous-titré en français, a été tourné sur fonds propres en langues makoua, mbéti, lari, mboko, ngaré, et lingala, pendant un mois et demi, à Makoua (département de la Cuvette) et Kellé (Cuvette-Ouest).
Ce film raconte l’histoire d’un jeune, Akouango, qui intègre une secte, dans son village, Akoua, après le sacrifice d’un coq. Malheureusement, il brise l’interdit de sortir avec sa cousine, Ikobo, à qui il avait promis le mariage. Celle-ci est chassée du village par le père du garçon, comme l’exigent les coutumes en vigueur.
Akouango prend alors la résolution de quitter son village pour un autre, Kellé. Là-bas, il finit par succomber aux charmes de la fille du chef de village, Wale-Okassi. Il demande sa main, mais étant un étranger, on lui pose comme condition d’intégrer la secte ndzobi. Ce qui requiert qu’on ait les mains propres. Or, sans le savoir, le sacrifice du coq avait occasionné la mort par noyade d’un jeune garçon. Quelques jours après le rite d’initiation, Akouango trouve la mort, comme bien avant lui, Ikobo.
«Ndzobi» a pour principaux personnages Akouango (Mike Yombi), Ikobo (Fontenelle Ndzanga) et Wale-Okassi (Miliana Ndzangou).
Le Ndzobi est exclusivement pratiqué par les groupes ethniques Bambamba, Kota, Ndassa Nzabi, Obamba, Téké et Wandji, concentrés au sud-est du Congo et au Gabon.
Le Ndzobi est très fonctionnel et normatif. Son activité concerne autant la socialisation, la lutte contre la sorcellerie, le contrôle social que le règlement des conflits, l'activité économique, les relations entre les hommes.
L'originalité du Ndzobi réside dans son ambivalence : il est à la fois dangereux et salutaire, voire ésotérique. Malgré sa multifonctionnalité et son efficacité affirmée, sa perception est très contrastée dans l'opinion publique. Il est, pour certains, une association de sorciers; et une société initiatique pour d'autres.
Quoi qu’il en soit, relevant du domaine magico-religieux le recours au Ndzobi est toujours réputé dangereux, pour ceux contre qui il est dirigé.
Jean-Jacques DOUNDA / Les Echos du Congo-Brazzaville