Henri Djombo signe ''Sarah ma belle cousine''

Ce n'est ni un remake de ''l'Europe inculpée'' d'Antoine Letembet-Ambily, ou des ''Tribaliques'' de Henri Lopes, pourtant, les problématiques abordées dans ces deux ouvrages de ses prédécesseurs se recoupent dans le nouveau roman de Henri Djombo.

Le récit alerte et d'une finesse littéraire qui colle à son style désormais identifié par une écriture qui accroche et compile un roman de 187 pages qui s'étend sur 15 chapitres.

Le lecteur est tout de go entraîné dans deux sociétés imaginaires, l’Europie et l'Africanie qui ont tout lieu d'être l’Europe et l’Afrique.

C'est à travers Jules Nola son personnage principal qu’Henri Djombo déroule le vécu poussif de la vie en Europie et en Africanie.

Jules Nola est un médecin immigré. Ne pouvant supporter le système de factures, impôts et taxes décide après vingt ans de vie en Europie de rentrer dans son pays d’origine, l’Africanie.

Le projet qu'il emporte dans ses bagages se heurte à des obstacles structurels qu'il était loin de s'imaginer : mauvaise foi des fonctionnaires, difficultés de financements, poids de la tradition. Découragé il tente de repartir en Europie mais se heurte à un refus de visa.

Entre la fiction et la réalité, Sarah ma belle cousine offre à l'auteur l'occasion d'aborder une thématique bien actuelle et qui s'inscrit dans l'air du temps. Les illusions perdues de la migration l’émergence utopique des pays de l’Afrique noir sub-saharienne ou les ''antivaleurs'' qui mettent à mal l'éclosion de l'excellence. Cette thématique passionne la génération actuelle des écrivains d’Afrique et ceux du Congo.

Si le romancier souligne le mythe de l’occident il ne s’intéresse pas à la vie de l’immigré en occident. Mais s’intéresse aux aspects liés au retour de l’Elite notamment sa réadaptation sociale, le réinvestissement de son capital économique au développement de son pays. Henri Djombo met en lumière un certain nombre d’obstacles au projet de développement érigé par les dirigeants politiques et les cadres administratifs et les analyse avec attention. Il s'agit de l'incompétence, la formation insuffisante des cadres aux nouvelles technologies ou la para fiscalité.

Le romancier montre que l’occident n’est toujours pas l’eldorado comme le pense nombre de candidat. Ainsi, traduit-il l’idée selon laquelle le processus de l’émergence de l’Afrique est irréversible.

Bertrand BOUKAKA