Depuis la disparition de l’artiste Fernand Mabala en France, de nombreux congolais et autres mélomanes et surtout les musiciens, s’interrogent sur l’apport qui sera celui de l’État congolais dans les obsèques de cet homme qui a redonné un éclat de jeunesse à la musique congolaise. Nous nous sommes rapprochés du ministre Moyongo qui rassure.
Les Échos du Congo-Brazzaville : Monsieur le ministre, le décès de Fernand Mabala intervient au moment où l’on s’y attendait le moins. 59ème anniversaire de l’indépendance, 60 ans des Bantous de la capitale. Pourtant, il y a aussi cette situation à gérer ?
Ministre Dieudonné Mouyongo : Nous avons l’obligation de la gérer. Nous sommes régulièrement en concertation avec la famille de Fernand Mabala. Ils savent ce que nous pouvons faire en ce qui nous concerne. Nous avons l’obligation de faire quelque chose parce que Fernand Mabala a beaucoup travaillé pour la musique congolaise. Pour nous, c’est un devoir et nous sommes en contact avec la famille.
L.E.C-B : On pourrait dire que Fernand aura été un des précurseurs de la musique jeune au Congo ? Qu’est-ce que cela vous laisse comme souvenir?
Ministre Dieudonné Mouyongo : De très bons souvenirs. À la fin des années 80, au début des années 90, il était présent sur la scène et a fait des chef-d’œuvres qui marqueront bien longtemps la mémoire des mélomanes et feront de lui un immortel.
L.E.C-B : Dans cette saine compétition musicale que se livraient Kinshasa et Brazzaville, à cette époque-là, papa Wemba avait dit de Fernand Mabala qu’il avait placé la barre bien haut…
Ministre Dieudonné Mouyongo : En fin connaisseur, papa Wemba avait raison parce que Fernand avait une touche particulière et cela s’est ressentie dans toutes ses compositions, aussi sublimes les unes que les autres. Le gouvernement de la République prendra toutes les dispositions pour assister la famille et accompagner dignement l’artiste à sa dernière demeure.
L.E.C-B : Les musiciens se plaignent souvent du fait que le département de la culture est le parent pauvre du gouvernement, bien loin de leurs préoccupations ?
Ministre Dieudonné Mouyongo : Cette situation concerne presque tous les pays au monde. Les priorités pour les gouvernements, c’est la santé, l’éducation, très souvent, la culture arrive bien loin. Aujourd’hui, nous sommes en train de réfléchir sur les moyens de financement de la culture. Je crois qu’en 2020, nous aurons l’essentiel de ces conclusions en phase d’applicabilité.
L.E.C-B : Merci monsieur le Ministre.
Interview réalisée à Brazzaville par Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville