15 août 2019 : Les sapeurs imposent leurs couleurs sur le boulevard Alfred Raoul

A l’occasion, en ce jour, du 59ème anniversaire de l’accession du Congo à la souveraineté internationale, les citoyens rassemblés de part et d’autre du boulevard Alfred Raoul à Brazzaville, ont réservé un accueil particulièrement chaleureux aux sapeurs, ceux qui ont fait de l’élégance un art de vivre. Devant la tribune présidentielle, et tout le long du boulevard, ils ont exhibé : des chaussures de marque et autres costumes colorés, parfois aux couleurs de la nation.

Les marques ont été affichées, les factures exhibées, peu importe si le sapeur congolais s’est ruiné en cette période de crise pour acheter ses habits.

Qu'ils empruntent ou collectent des prêts pour s’acheter des habits, leur pauvreté et leurs problèmes financiers ont été cachés sous les vêtements coûteux qu'ils ont porté ce jour de la célébration de la fête nationale.

Un défilé haut en couleur qui a été largement applaudi par le président de la République et tout le public présent tout le long du boulevard Alfred Raoul.

Religion, idéologie de la propreté, art de manier les couleurs, les avis des sapeurs divergent quant à la définition de ce concept. Mais le résultat est le même.

Aussi loin que nous pouvons remonter dans notre mémoire, les sapeurs ont toujours fait partie de l’environnement des congolais.

Née dans la brutalité de la colonisation, la SAPE a su concilier les différentes ethnies congolaises divisées par des années de guerre civiles meurtrières.

Le beau vêtement s'est imposé comme un vecteur de cohabitation dans une société clanique : la SAPE rassemble et regroupe des Congolais autour de valeurs communes, travaillant à améliorer leur style et leur gestuelle, dans le but d'atteindre originalité et distinction.

Au Congo-Brazzaville, la sape est un puissant vecteur de l’unité nationale et du vivre ensemble. Un domaine particulier dans lequel les Congolais s’illustrent depuis la nuit des temps, un défilé haut en couleur qui s’introduit partout. Jusque dans les coulisses des grandes maisons de couture occidentales, qui n’hésitent plus à leur tour à copier les tenues de ces élégants personnages.

Jack MAÏSSA / Les Echos du Congo Brazzaville