CONGO : Des femmes entrepreneures formées en E-commerce ou E-business et Webmaster

La Fédération des Organisations des femmes Entrepreneures d’Afrique Centrale, section Congo (FOFE-AC-CG) a organisé, le 12 avril 2023, dans la salle de conférence de la Banque Sino-congolaise pour l’Afrique (BSCA Banque) à Brazzaville, la cérémonie de remise des certificats de fin de formation aux femmes entrepreneures ayant participé à la session de formation tenue du 27 au 29 mars dernier, dans le domaine digital ou du numérique, notamment en : E-commerce ou E-business et en Webmaster.

La cérémonie a eu lieu sous le patronage du ministre des Postes et de l’économie numérique, représenté par son directeur de cabinet, Jean-Marie Nianga, des participantes de la dernière session de formation, les présidents des associations partenaires, de Madame le point focal genre et numérique au cabinet du ministre des Postes, des télécommunications et de l’économie numérique, Cindy Gamassa, du président du Réseau des Jeunes Entrepreneures du Congo (RJEC) Audin Ndongo et de M.Ugain Kaya et d’autres partenaires.

La présidente de la FOFE-AC-CG, Mme Carine Ibombo a de prime abord,remercié les braves femmes entrepreneures, pour leur abnégation et leur esprit de responsabilité active et agissante.

« La formation des femmes entrepreneures constitue indubitablement un évènement qui a tenu toutes ses promesses, et nous pouvons légitimement nous en féliciter.La principale promesse tenue est celle de pouvoir transmettre la connaissance aux femmes qui ont pris part à cette session sur certains métiers du commerce en ligne et quelques connaissances concernant l’utilisation des certains outils de mise en ligne des articles dans les sites web et les applications numériques. Elles étaient au total cinquante femmes le premier jour qui ont pris part à notre session de formation organisée à l’occasion de la journée internationale des droits de femmes, et in fine, 24 femmes dont moi-même qui sommes restées en lice. Nous avons tenu jusqu'à la fin de cette formation qui avait une fréquence frénétique sans discontinuer », s’est-elle félicité.

Pour Madame Carine Ibombo, chaque année, de nombreuses formations innovantes et de nouveaux métiers se créent. Ces métiers poussent le commun des mortels essentiellement les jeunes à se projeter dans le monde du digital en découvrant d’autres options et d’autres opportunités.Tel est le cas de ces femmes qui ont découvert les bases du E-commerce, du E-business et du Webmaster à travers la formation qui leur a été donnée. Les femmes entrepreneures ont ainsi été formées par M. Christ Lando, diplômé en HTML, féru en informatique de gestion, enseignant à l’EAD et de langage de formatage de texte à l’Université Concordia de Montréal.

« Au cours de cette cérémonie, nous allons procéder à la remise des attestations d’assiduité à toutes les femmes ayant participé à cette formation et des certificats de participation aux 24 femmes qui ont suivi la formation complète en E-commerce, E-business et en Web master. Nous les félicitons pour leur promptitude, leur assiduité et leur courage, pour leur disponibilité et la confiance qu’elles ont placée en nous afin de s’imprégner des bienfaits de cette formation », a-t-elle ajouté.

En effet, le numérique qui est devenu un outil ou un domaine capital, permet aujourd’hui d'embrasser une carrière d'avenir, il touche toutes les branches d'activité. Avoir une large connaissance des métiers du numérique c’est briser le déséquilibre intellectuel et la fracture numérique. Le Digital est au cœur de nos sociétés. Par conséquent, le digital peut être assimilé à la vie.

« C’est pourquoi, les femmes, qui représentent la moitié de l’Humanité, doivent saisir les opportunités qu’offre le secteur des technologies de l'information (IT en sigle) afin de prendre leur place dans ce ’’monde de demain’’, de plus en plus exigeant », a précisé la présidente de la FOFE-AC, section Congo.

C’est ainsi que, lors de son dernier recensement en 2017, l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) a démontré que, dans les métiers du numérique, les femmes ne représentaient que 23% de l’ensemble des salariés. Plus précisément, leur part s’élève à 24% pour les métiers de l’expertise et du conseil mais les statistiques tombent à 9% pour ceux des infrastructures et des services, et 17% pour les métiers du développement et de la programmation. En 2019, le secteur rencontrait encore des difficultés à attirer les femmes. Suite à cela, Mme Carine Ibombo ose espérer que, en cette année 2023, ces chiffres seront élevés et que les tabous seront brisés.

« Par cette formation de 3 jours, nous avons voulu susciter l’envie et le goût à ces femmes entrepreneures pour qu’elles puissent utiliser ou de tâter le terrain des métiers du numérique », a-t-elle souhaité.

Pour Mme Ibombo, comme on dit souvent, « ’’le numérique est qualifié comme le pétrole du 21esiècle’’ et les "majors" ont pour noms : Google, Amazon, Facebook ou Apple, les fameux GAFA, ces géants du numérique qui ont mis leurs tentacules dans tous les secteurs de la vie aujourd’hui, mais aussi Cisco ou Salesforce en ce qui concerne l’Europe.Quant à la Chine les "majors" sont : Alibaba, Weibo, Huawei ou Xiaomi. Mais ici en Afrique ou mieux au Congo, jusque-là c’est presque le chaos. N’ayons pas de crainte à le dire », a-t-elle fait remarquer.

« Nous espérons qu’avec les jeunes femmes comme Cyndi Gamassa et Serémamabikas ainsi que les autres startuppeuses et pourquoi pas vous les dames déjà formées de la FOFE aux métiers du numérique, nous aurons demain les majors du numérique comme ’’le pétrole du 21e siècle’’ », a apprécié Mme Ibombo.

Par ailleurs, Mme Cindy Gamassa, Point focal FOFE-Congo, estime que, c’est un honneur et un vrai bonheur pour elle, d’être parmi les récipiendaires des certificats pour couronner les efforts d’intégration à la sphère digitale en quête d’une meilleure qualité non seulement de communication mais surtout, de vie.

« Oui! De plus en plus de femme manifestent de l’intérêt pour la participation active et concrète au développement de leur pays. Celui-ci se manifeste par la formation, enjeux prioritaire de la jeunesse et des femmes africaines pour l’atteinte des ODD (Objectifs pour le Développement Durable) sur le continent pour que personne ne soit laissé en marge. Dans le cas de notre pays, La République du Congo s’est dotée d’une Politique Nationale Genre, centrée sur : la réduction des inégalités des sexes; l’autonomisation socio-économique des femmes par la formation à l’entrepreneuriat féminin; l’appui à la mise en œuvre des activités génératrices de revenus etc. d’un programme national de promotion du leadership féminin en politique et dans la vie publique pour la période 2017-2021 et d’un Plan National de Développement (PND) 2018-2022 renouvelé dans le PND 2022-2026. Mais la volonté politique seule ne suffit. Il faut que les femmes congolaises elle mêmes se réveillent et prennent connaissance de leurs droits aux ressources économiques, établissent leurs besoins d’accès à internet et se dote de connaissances de maîtrise des équipements numériques pour que nous nous fassions d’avantage remarquer et par conséquent écouter », a-t-elle attiré l’attention des femmes entrepreneures.

« Ne dit-on pas qu’éduquer une femme revient à éduquer une nation ? Le e-commerce, en anglais e-business, ainsi que les bases du métier de webmaster constituent aujourd’hui le socle essentiel de ces connaissances dans l’ère actuelle, pour l’atteinte de l’indépendance financière. Chacune d’entre vous ayant participé à cette formation a saisi l’importance de son impact sur cette organisation ainsi que l’impact sur les associations, qui les constituent. En effet, être consciente de son rôle et participation individuelle dans l’avancement des grandes causes est la raison de ma présence devant vous », a expliqué et souligné Mme le point focal FOFE-Congo.

Au cours de cette allocution, Mme Cindy Gamassa a fait un témoignage plus que poignant !

« Je suis rentrée au Congo en 2020 pour entreprendre avec une stratégie digitale propulsée par la crise covid. Dans un temps où personne ne pouvait mettre le pied hors de sa demeure, j’ai utilisé une opportunité pour créer mon entreprise en communication digitale. C’est grâce aux formations gratuites en ligne que j’ai pu apprendre et par ma volonté que je me suis battue pour plus d’opportunités. Je me suis présentéeà tous les salons du numérique, bradant mes services pour atteindre des objectifs jusqu’à en arriver ou j’en suis. Désormais appréciée à ma juste valeur, je souhaite que les autres femmes embrassent pleinement leurs capacités pour qu’elles aussi dans leurs secteurs d’activités. Mais ce que nous recherchons c’est arriver à convertir l’entrepreneuriat informel et que la contribution des femmes soit quantifiable », a-t-elle déclaré.

Elle a ensuite exhorté les femmes entrepreneurs à plus d’engagement, de détermination et de persévérance.

« Ce que je fais, vous pouvez le faire. Je vous encourage donc une nouvelle fois à vous former selon vos compétences et objectifs. Mesdames soyez pragmatiques, optimisez votre temps, atteler vous a la tache de vous assurer une stabilité financière et par cette voie un avenir meilleur nonobstant votre âge et le début de votre histoire. Rappelez-vous que ce qui importe c’est la fin », a conclu Mme Gamassa.

A son tour, M. Jean-Marie Nianga, directeur de cabinet a salué l’initiative combien salvatrice pour les femmes qui se lancent dans l’entrepreneuriat dans notre pays. Il a également remercié et, a rendu un hommage mérité aux organisateurs, pour la pertinence de cette formation, qui conduira davantage les femmes, à la formalisation de leurs activités professionnelles. Il a donc, au nom du minister des Postes, des Télécommunications et de l’EconomieNumérique, clos les travaux de la masterclass de la Fédération des organisations des femmes entrepreneures.

Ainsi, vingt-quatre femmes entrepreneures ont reçu leurs certificats de formation à l’issue d’une session de formation au métier du numérique.

A cette occasion, deux protocoles d’accord ont été signé : d’une part, entre la FOFE-Congo, représentée par sa présidente, Mme Carine Ibombo et le RJEC (Réseau des Jeunes Entrepreneurs du Congo), représenté par M. Audin Ndongo ; d’autre part, entre la FOFE, section Congo l’ONG Eveil d’Afrique, représentée par une de ces membress.

En sommes, la présidente de FOFE, Mme Carine Ibombo a, dans la foulée annoncé la tenue prochaine à Brazzaville, d’une grande retrouvaille des femmes entrepreneures de l’Afrique centrale.

VALDA SAINT-VAL / Les Echos du Congo-Brazzaville