France : Passagers en provenance de Brazzaville et Kinshasa, attention la douane intercepte la viande de brousse à Roissy

Singe, gazelle, antilope, sanglier, porc-épic… une saisie de plusieurs centaines de kilos de viande d’animaux sauvages a eu lieu à l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle. ONG, compagnies et gouvernement veulent freiner ce fléau encore méconnu.

Les douaniers du terminal T2, équipés de gants et de masques, s’affairent autour des bagages de voyageurs venus d’Afrique. Alertés par l’odeur, ils découvrent régulièrement des morceaux de viandes en tout genre et dans des états de conservation parfois dégradés.

Face à l'afflux massif de viande de brousse, les douanes françaises se disent "dépassées".

Entre "odeurs écœurantes", "blessures en se piquant sur des arrêtes" et craintes face aux éventuels virus, les agents équipés de simples masques chirurgicaux et de gants déplorent leurs conditions de travail difficiles face à une tâche sisyphéenne.

En 2021, les douanes du terminal 2 ont saisi plus de 36 tonnes de denrées périssables illégales dont plus de 10 tonnes de viande de brousse.

Ce trafic semble difficile à éradiquer. Une partie de ces viandes est destinée à de la consommation personnelle, une autre vient alimenter le trafic destiné entre autres à "des restaurants clandestins" à Paris.

Et ce n’est pas sans risque pour la santé avec la propagation de zoonoses, ces maladies infectieuses qui passent de l’animal à l’homme. La viande de pangolin, mammifère dont la réputation a fait le tour du monde avec l’apparition du Covid-19, ne cesse d’affluer.

Au menu il y a aussi de la viande de singe et de grands primates. Un fléau pour la biodiversité puisque ces espèces protégées continuent d’être illégalement chassées et importées.

Selon l’Association française des parcs zoologiques,  le trafic d’animaux sauvages est l’un des quatre plus importants et l’un des plus dévastateurs pour l’environnement. Le poids de cette activité criminelle est estimé à 23 milliards d’euros.

Nombreux sont ceux qui réclament la mise en place d’une campagne de sensibilisation des voyageurs "sur les risques encourus, sanitaires et pénaux", une réglementation plus stricte engageant notamment "la responsabilité légale du transporteur" et une limitation du poids des bagages.

La mesure permettrait de limiter les quantités transportées.

Deux valises de 23 kilos chacune sont actuellement autorisées.

Jarele SIKA / Les Echos du Congo-Brazzaville