Le soutien indéfectible d’Alain Akouala aux jeunes contraints à la débrouillardise à Brazzaville

«Mpila Saint Dénis. Avec les “Coopérants” Toujours sur le terrain sept jours sur sept », a écrit l’ancien ministre des Zones Économiques Spéciales, Alain Akouala Atipault qui jouit d’une popularité sans précédent au Congo-Brazzaville et très loin des frontières nationales, sur son compte Tweeter. Justement ils sont nombreux qui courent les rues de Brazzaville avec des marchandises de tous genres, surtout en cette période de crise où plusieurs jeunes congolais sont étranglés par le chômage.

Ils sont jeunes, mais font déjà face aux péripéties de la vie, leurs âges oscillent entre 18 et 40 ans. Dans les rues de la capitale congolaise, la remarque est-là. Ses vendeurs ambulants (appelés communément Coopérants à Brazzaville) courent les rues en bravant les difficultés quotidiennes.

Au milieu d’une foule qui va dans tous les sens, circulent ces « Coopérants » qui essayent de s’imposer à travers leurs voix qui laissent entendre «Tonton s’il te plait, tantine s’il te plait, ma sœur s’il te plait, tu veux un sac, une montre, un bracelet… », supplient-ils pour essayer de faire la recette de la journée.

Ces « Coopérants » au péril de tous les risques (accidents de la circulation, agressions physiques ou morales), profitent des embouteillages pour faufiler entre les véhicules et proposer leurs produits. Ils parcourent des kilomètres à pied par jour. Pour eux l’objectif est le même, subvenir à leurs besoins vitaux.

Pour de nombreux congolais ou parents, malgré les risques que prennent ces jeunes, c’est un choix radical qui s’impose à eux en dépit de leur condition de vie.

Au Congo-Brazzaville, la population fait montre d'un esprit de débrouillardise à toute épreuve. Dans ce pays pétrolier, assimilable à un scandale minier, où trouver un emploi dans la fonction publique ou dans le secteur d'économie moderne privé relève de l'exploit, et où la pauvreté persiste et signe, des millions de citadins et de ruraux se démènent comme de beaux diables pour tirer leur épingle du jeu. Ils sont contraints, par la force des choses, à se battre bec et ongles pour assurer leur survie avec comme principale solution, la débrouillardise à la congolaise, c'est-à-dire la quête effrénée d'opportunités, bonnes ou mauvaises.

Dos au mur, chefs de famille, femmes, jeunes, adultes, analphabètes et diplômés tentent de " se forger " une source de revenu, de construire un toit, de manger, de trouver de l'eau, de se déplacer, de s'instruire, de se soigner, etc. Même, certaines catégories sociales qu'on aurait crues à l'abri du besoin, comme les enseignants, gendarmes, policiers et autres fonctionnaires doivent pratiquer une seconde activité ou user de basses manœuvres, pour arriver à leurs fins.

Le pays est encore soumis à l'emprise voire au règne d'une débrouillardise sans bornes. Son avenir économique ne peut pas se construire sur l'empressement chaleureux et bavard des vendeurs à la sauvette dans les rues, les acrobaties des " mototaxistes " dans la circulation urbaine, les manèges des prostituées le long des trottoirs, les détournements de fonds publics, la corruption, l'impunité, le bricolage politique...

Ces multiples pratiques qui perdurent, ne constituent pas le gage d'une transformation en profondeur du Congo et de son accession, dans une vingtaine d'années.

Pendant la campagne présidentielle du 21 mars dernier, le Président sortant, Denis Sassou N’Guesso qui a reconnu que "La marche vers le développement ", son projet de société lors du scrutin présidentiel de 2016, a été plombé par la crise financière et sanitaire, a promis mettre son expérience les cinq années à venir au service de la jeunesse congolaise et de relancer l'économie congolaise le plus rapidement possible.

En attendant la réalisation de cette promesse électorale, les jeunes "coopérants" sont dans l'expectative.

Jean-Jacques DOUNDA / Les Echos du Congo-Brazzaville