Congo – Mœurs : L'extravagance financière des parents des responsables dénoncée par les congolais

Une image fait le tour des réseaux sociaux depuis le début de la semaine. On y voit le fils du premier ministre congolais sur l'étiquette d'un champagne millésimé. Pour de nombreux congolais cela est signe d'une opulence affichée, au moment où de nombreux sacrifices sont exigés des compatriotes.

Le fait en lui même est anodin. Il n'est pas exclu que pour un anniversaire ou un mariage, les concernés fassent confectionner des étiquettes à leur effigie, apposées sur les bouteilles de vin voire de champagne, devant être présentées aux convives. Cela n'est en rien une preuve de richesse.

Pourtant, dans le cas d'espèce, celui du fils du premier ministre qui crée le buzz sur les réseaux sociaux, c'est sans doute le nom de la personne concernée, renvoyant à celui de son géniteur qui de surcroît est à la manœuvre pour mener des réformes qui mettent à la diète de nombreux congolais, qui pose problème.

En cela, consciemment ou inconsciemment, cette image ne signifie plus ce qu'elle représente, mais plutôt ce qu'elle suggère, et surtout ce qu'elle crée dans la conscience collective. Une exhibition de l'opulence, un étalage de richesse.

Les écritures bibliques disent bien : « celui qui a vu le fils a vu le père ». Et, le raccourci est vite fait, sans se rendre à l'évidence que quoique fils du premier ministre, l'homme est adulte et dispose de sa vie sans s'en référer à son père.

Mais, la bienséance et la morale populaire voudraient que les parents de responsables surtout politiques, à quelques niveaux que ce soient, s'affranchissent de certains comportements susceptibles de créer des interprétations erronées ou des remous sociaux.

Beaucoup ne comprendraient pas qu'alors « que l'on exige des sacrifices par ici, qu'il y ait du gaspillage par là », même s'il n'est pas prouvé qu'il s'agit bien de l'argent du contribuable.

Il y est bien vrai qu'elle est révolue, cette époque où Laurent Botséké chantait que le réactionnaire était celui qui dont la femme allait au marché à bord de sa voiture de fonction ou encore qui transformait les finances de l'État en un manguier dont il pouvait cueillir les fruits à souhait.

La révolution n'est certes plus de mise dans la vie politique congolaise, mais sa morale qui a formaté nombre des acteurs politiques peut bien continuer de les habiter, ce en assainissant les comportements déviants pour eux et leurs proches. On ne peut dissocier les personnes de la personnalité qu'elles incarnent.

Bertrand BOUKAKA