Mort de Thomas Sankara : Blaise Compaoré présente ses excuses à sa famille

Le 15 octobre 1987, Thomas Sankara, le président du Burkina Faso, tombe sous les balles d’un commando. Trente cinq après, l’ex-président Burkinabè, Blaise Compaoré a demandé pardon, ce mardi 26 juillet 2022, au peuple burkinabè pour tous les actes qu’il a pu commettre durant son mandat, plus particulièrement à la famille de son « frère et ami », Thomas Sankara.

«J’assume et je déplore du fond du cœur toute la souffrance et les drames vécus par toutes les victimes durant tout le temps que j’ai passé à la tête du Burkina Faso. Je souhaite que nous puissions aller de l’avant désormais, pour reconstruire notre destin commun sur la terre de nos ancêtres », a-t-il déclaré dans un message adressé au peuple burkinabè et au président Paul-Henri Sandaogo Damiba.

C’est en présence de sa fille que le message de l’ex-président Blaise Compaoré a été délivré aux Burkinabè par le porte-parole du gouvernement. À plusieurs reprises, l’ancien président a demandé pardon à ses compatriotes et à se donner la main pour taire définitivement leurs querelles et rancœur. « J’appelle tous nos compatriotes à la tolérance et à la retenue mais surtout au pardon pour que prévalent les intérêts supérieurs de notre nation. »

L’ancien dirigeant du Burkina Faso a présenté ses excuses pour l’assassinat de son prédécesseur, quelques mois après le verdict de son procès qui l’a condamné à perpétuité.

La mort de Thomas Sankara « idole de la jeunesse africaine », fut vécue comme un véritable choc, dans les pays progressistes d’Afrique où les organisations de jeunesse organisèrent des mouvements de protestation, pour condamner la « soldatesque de Ouagadougou incarnée par le traitre Compaoré ».

Au Congo, l’Union de la Jeunesse Socialiste Congolaise, UJSC, organisa sous la direction de son premier secrétaire Gabriel Oba Apounou, un grand meeting au lycée de Mikalou, nouvellement ouvert.

Le meeting rassembla les jeunes venus des différents arrondissements de la capitale Brazzaville.

Le message de l’UJSC lu par Godefroy Dominique Sala fut une véritable diatribe contre « les putschistes de Ouagadougou, conduits par le traitre Compaoré ».

Thomas Sankara fut déclaré héros de la jeunesse congolaise, au même titre que Marien Ngouabi ou Patrice Lumumba.

Dans son mot de circonstance, Gabriel Oba Apounou débaptisa le lycée de Mikalou en lycée Thomas Sankara, ainsi que l’avait décidé le bureau du comité central de l’UJSC-Jeunesse du Parti, réuni deux jours auparavant. 

Germaine MAPANGA / Les Echos du Congo-Brazzaville