Lutte contre l’immigration clandestine : Des détecteurs de mensonges virtuels aux frontières européennes

Dans les mois à venir, des détecteurs de mensonges virtuels vont être testés aux frontières européennes. En Lituanie, en Hongrie et en Grèce, les voyageurs devront désormais faire face à un garde-frontière virtuel lui posant des questions.

Tout le monde connait le polygraphe, le fameux détecteur de mensonge que l’on voit dans les films américains, qui analyse les accélérations cardiaques ou les changements de température d’un individu pour savoir si celui-ci ment ou dit la vérité. Plus évolué, le système iBorderCtrl permet de détecter les "biomarqueurs de tromperie", c'est-à-dire les micro-expressions de visage, les mouvements des yeux, les changements de voix ou de posture qui peuvent traduire une anxiété et révéler ainsi une tentative de dissimulation.

Cette sorte de douanier virtuel se présente sous la forme d’un écran et d’une caméra qui pose des questions aux passagers ("Quel est l’objet de votre voyage ?", "Qu’y a-t-il dans votre valise ?", etc.).

Les personnes présentant alors un risque élevé seront orientées vers des garde-frontières pour un contrôle plus poussé. Les gens auront préalablement envoyé leurs documents d’identité via une application.

iBorderCtrl va être expérimenté dans quelques aéroports en Hongrie, en Grèce, ou en Lettonie.

Il a été mis au point par divers instituts, universités et entreprises spécialisés de plusieurs pays européens, sous l’égide de la société European Dynamics basée au Luxembourg.

Le polygraphe est utilisé aux États-Unis mais pas en France où il est considéré comme pas assez fiable. De même, iBorderCtrl ne peut assurer 100% de réussite. Il y a des risques de "faux positifs", c'est-à-dire des erreurs d’appréciation. Par exemple, il arrive que l’on soit stressé par le simple fait de prendre l’avion. Il est donc prévu que le système pose aussi des questions anodines pour comparer les réactions. L’avantage de l’intelligence artificielle est d’être évolutive et perfectible au fil du temps.

Le Canada a mis en place l’an dernier dans les aéroports un système similaire baptisé Avatar, censé détecter les mensonges à partir des comportements physiologiques.

Jack MAÏSSA / Les Echos du Congo Brazzaville