Mondial 2018 : Spectacle au rabais pour l'Afrique au sud du Sahara

Les chaînes publiques n'en font pas état, pourtant la mesure est déjà actée et connue de tous depuis de nombreux mois déjà. Les télévisions nationales au sud du Sahara diffuseront de moitié, les 64 matchs de la coupe du monde ''Russie 2018''.

Les téléspectateurs africains, amateurs du ballon du rond, vont devoir recourir aux chaînes payantes, pour espérer disposer de l'ensemble du spectacle du Mondial Russie 2018.

L'Union africaine pour la radiodiffusion (UAR), l'association des chaînes publiques africaines, ayant été disqualifiée à la fin du processus de sélection des bénéficiaires des droits de transmission, les télévisions publiques ne vont donc pouvoir diffuser que les 32 matchs que la FIFA a gracieusement mis à leur disposition, sur les 64 qui se disputeront pendant la compétition, en passant par Econet Media qui avait obtenu les droits de retransmission pour la télévision gratuite et payante pour exploitation dans tous les territoires de l'Afrique subsaharienne.

Si les pays du Maghreb, disposant de plus de moyens ont pu acquérir individuellement leurs droits de retransmission, à l'instar de l'Égypte, le Maroc, l'Algérie ou encore, hors Maghreb, le Nigeria qui a fait cavalier seul, cette situation montre une fois de plus la fragilité de l'Union africaine et des États africains dans la mutualisation des moyens, pour l'intérêt de tous.

La coupe du monde est l'un des événements planétaires le plus suivi dans les médias. L'édition 2014 avait mobilisé un peu plus de 25 milliards de téléspectateurs pour l'ensemble des rencontres. La finale Allemagne – Argentine disputée le 13 juillet 2014 au stade Maracana avait mobilisé 695 millions de téléspectateurs à travers la planète.

Pour l'édition 2018, ce sera hélas, un spectacle au rabais pour de nombreuses télévisions publiques africaines. Même si nombre d'entre elles diffusent rarement l'ensemble des rencontres, c'est dans les campagnes où seul parvient le signal des télévisions publiques, que l'impact de la restriction se fera le plus sentir.

Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville