Mindouli : une ville abandonnée à elle-même !

Alors qu’elle était classée parmi les villes du département du Pool ayant bénéficié d’infrastructures plus ou moins acceptables dans le cadre de la Municipalisation accélérée en 2013, Mindouli n’est plus que l’ombre d’elle même. Confrontée à un manque d’activités économiques, la Mairie de cette ville semble désormais avoir baissé les bras au détriment du bien être des populations qui ne savent plus à quel saint se vouer.

En franchissant l’entrée de la ville, le constat est sans équivoque. L' herbe semble désormais faire la loi sur les différentes rues.

Le marché est dans un état de décrépitude hors du commun, il ressemble désormais à une poubelle grandeur nature.

L’état de dégradation de la voirie urbaine est très avancé. Des nids de poule se sont formés à plusieurs endroits.

Autre fait et non des moindres la dégradation de plusieurs bâtiments qui faisaient le charme de la ville, et qui semble ne pas gêner les habitants qui s’accommodent à vivre dans l’insalubrité.

Il faut noter que cette ville n’est pas un cas isolé dans le pays, ne disposant pas de budget de fonctionnement conséquent, il est difficile pour ces petites municipalités de garder propre leur ville ou même de créer des activités pour booster l’économie.

Malgré la bonne volonté que peut avoir le maire, il est confronté au manque de moyens.

La crise de l'eau a un impact sur la vie des habitants, qui sont nombreux à devoir se lever tous les matins pour se rendre à la source d’approvisionnement d’eau la plus proche pour ne pas à avoir à faire la queue.

Plusieurs centaines d’hommes, de femmes et d’enfants n’ont pas accès à l’eau potable au robinet. La ville qui a atteint quatre vingt dix (90) ans cette année, a connu ces dernières décennies une forte croissance urbaine, laissant derrière elle de sérieux problèmes d’adduction d’eau potable.

Depuis, certains ont opté pour la construction de forages privés.

Comme d’autres dispensaires du pays, l’unité de santé de Mindouli accuse d’énormes difficultés de fonctionnement.

Outre les médicaments et la vétusté des structures, il manque aussi des infirmiers. Impossible donc pour les populations de recevoir des soins médicaux, ne se reste que pour une simple plaie ou encore des maladies bénignes.

Si pour certains le manque de personnels soignants qualifié est l’une des causes principales justifiant de l’abandon de cette infrastructure, il n’en demeure pas moins qu’aucune autorité administrative du département n’a apporté un changement drastique à cette problématique qui fait tant de mal surtout aux personnes du 3e âge.

Un autre problème soulevé par les habitants de cette localité, c’est l’absence d’éclairage public, depuis plusieurs années sous le regard complaisant des personnalités politique de la contrée qui n’intercède auprès les autorités pour régler cette situation.

Autant de maux qui devraient interpeller non seulement les personnalités politiques originaires de cette ville qui se meurt peu à peu, mais aussi les pouvoirs publics qui peinent à mettre en œuvre la loi sur la décentralisation pour assurer une autonomie financière aux localités de l’intérieur du pays.

La ville de Mindouli  desservie par le Chemin de fer Congo-Océan (CFCO) est également dans un piteux état.

Mindouli a été fondée en 1933 par les spiritains comme poste de mission, sous l'épiscopat de Mgr Guichard.

Au cours des années 2000, le district de Mindouli a été la principale région affectée par la rébellion du pasteur Ntumi.

Mindouli, la ville de Jonas Bahamboula Mbémba Tostao, la légende du football congolais, est l'un des districts les plus peuplés du département du Pool.

On compte, en temps normal, 53 000 habitants, mais plus de la moitié ont fui la zone à cause des violences qui ont suivi la présidentielle de 2016.

Jack de MAÏSSA / Les Echos du Congo-Brazzaville