Pointe-Noire : Fermeture d'un bar à Tié-Tié qui permettait aux mineurs de s'enivrer d'alcool

La Maire de Tié-Tié et le Commissariat central de Pointe-Noire ont annoncé « la fermeture d'un bar à Tié-Tié qui permettait aux enfants et autres mineurs de s'enivrer d'alcool » les 24 et 25 décembre 2022.

Au Congo-Brazzaville, la fermeture administrative est une mesure prise sous la forme d’un arrêté, dont le but est de sanctionner les manquements ou irrégularités face à la loi, en interdisant, pour une durée déterminée et fixe, l’exploitation et l’accès de la clientèle et du public aux structures de l’établissement visé. Le gérant ou l’exploitant qui dispose pourtant de ses licences et agréments, comme la licence restaurant ou la licence de vente d'alcool, peut donc devoir fermer son établissement au public.

La fermeture administrative d’un restaurant, d’un bar ou d’un café est une décision de police. Elle peut être ordonnée par le représentant de l’État dans le département : le préfet. Elle peut également être décidée par le maire de la commune concernée, et éventuellement par le Ministre de l’Intérieur.

L’accès facile aux réseaux sociaux et leur utilisation à des fins de propagandes immorales par les jeunes au Congo-Brazzaville soulèvent l'indignation générale depuis un moment. En effet, pour créer le buzz ou se donner un semblant de notoriété, des jeunes, de surcroît des enfants de 5 à 15 ans, n'hésitent pas à se dévoiler au monde par des scènes choquantes, frôlant parfois l'immoralité la plus abjecte, via le réseautage social sur internet.

Dans cette situation que l’on pourrait qualifier d'inédite au Congo-Brazzaville, et qui révèle au grand jour le niveau de déclin morale au sein de la jeune génération qui a, semble-t-il, résolument fait le choix de la déperdition au dépend de l'éducation, on se demande bien qui ou quoi pourrait être le grand coupable?

Une chose restant certaine, parents et pouvoirs publics auront du mal à se dédouaner.

Si le phénomène n’est pas nouveau, ses proportions semblent monter en puissance en même temps que l’utilisation de ces medias de partage de contenus en réseau chez les jeunes, surtout en milieu scolaire. De Facebook à Whatsapp, passant par TikTok pour ne citer que ceux là, les élèves se donnent à cœur joie à ces nouvelles applications web et mobile, excellant au passage, dans le partage de contenus qui laisse véritablement penser à « l’approche de la fin des temps ».

On se pose la question de savoir s'il sera encore possible, en misant sur l'avenir, de dire que « la jeunesse est sacrée », ou encore de savoir sur quoi va se reposer «le fer de lance » de la nation congolaise avec une telle dérive de mœurs ?

Une chose est d’élever son enfant, une autre est de l’éduquer. Lui donner à manger, par exemple, est différent de servir de modèle en inculquant des valeurs culturelles qui relèvent de notre substrat. Or, c’est visiblement le contraire de ce que le commun des mortels observe ces derniers temps.

En tout cas, le phénomène qui inquiète une fois de plus aujourd'hui, avait déjà fait couler beaucoup d'encre et ébruiter la toile avant le foisonnement des réseaux sociaux. Et que dire de l’avenir des générations futures dont les politiques se fondent sur la jeunesse actuelle ?

Les cours d’éducation civique et morale enseignés à l’école permettant à l’enfant d’intégrer certaines notions de civisme et de discipline ne sont pas du tout appliqués. Le déclin de la traditionnelle éducation collective, le débat sur la correction ou non de l’enfant et l'abandon de responsabilité des parents constituent des faisceaux d’indices expliquant l’absence d’un code moral pour jeunes et adultes d’aujourd’hui.

Jean-Jacques DOUNDA / Les Echos du Congo-Brazzaville