La guerre des petites phrases se poursuit au Congo-Brazzaville. L’ancien Garde des Sceaux, ministre de la Justice, Ouabari Mariotti qui pense que la société congolaise est à réformer en profondeur et, avec elle, la réforme des modes de gouvernance du pays, s’est fait plaisir de tacler le directeur général de la société Energie électrique du Congo (E²C) Jean Bruno Danga Adou surnommé par des abonnés d'E2C de : "papa molili" (Papa obscurité), "vieux délestage" ou kibwisa mpimpa ("celui qui fait tomber la nuit").
«La société remplaçante de la SNE n'a point besoin, plusieurs années après sa création, d'un chef, bon danseur, à la gestuelle souple et élégante, mais d'un directeur, brillant réformiste, efficace, qui fournit, de manière pérenne, l'électricité à ses clients », a déclaré, sur sa page Facebook, le grand fervent défenseur des idéaux de l’ancien Président du Congo, le Professeur Pascal Lissouba.
Quand ils n’ont pas dormi dans le noir, ils sont privés d’électricité pendant une bonne partie de la journée : les habitants de Brazzaville et Pointe-Noire, les deux villes principales du Congo, subissent ces derniers jours de longues coupures intempestives et des délestages de courant qui perturbent les petites activités.
Même sur Internet, les fréquentes coupures de courant qui pénalisent les habitants des principales villes du Congo alimentent l'humour et la dérision sur les réseaux sociaux.
La "lampe tempête" est devenue l'emblème du ras le bol des Congolais confrontés aux fréquentes coupures d'électricité.
La compagnie qui fournit l’électricité affirme que le secteur connaît de sérieux problèmes.
Selon la direction commerciale de la Société énergie électrique du Congo (E2C), elles sont causées, entre autres, par la surcharge des transformateurs. L’entrée en production de la troisième turbine de la centrale électrique du Congo, qui a porté sa capacité à 470 mégawatts, provoque des variations de tension à l’origine des coupures intempestives.
Il faudrait des milliards de CFA pour y remédier. Mais pour l’heure, aucun plan d’investissement n’est posé sur la table.
Récemment, le collectif des abonnés d'E2C, conduit par Amédé De l'Eau Loemba a appelé à la marche populaire contre Énergie Électrique du Congo et notamment son directeur pour protester contre "trop de délestage, trop de coupures imprévisibles et trop de pertes matérielles".
Le collectif des abonnés d'E2C exprimait en fait bien haut nombre de reproches que la plupart de congolais font vis à vis de la société nationale d'électricité. Des prestations exécrables, bien loin des attentes des abonnés.
Les organisateurs ont été interpellés momentanément après avoir tenté d'organiser cette marche contre Énergie Électrique du Congo (ex SNE). Motif invoqué par la police: marche illégale parce que non autorisée.
Jean-Jacques DOUNDA / Les Echos du Congo-Brazzaville