Congo : il est plus difficile aujourd'hui de manger à sa faim

La pauvreté et l’inégalité sont les vraies causes de la faim. La faim sévit lorsque la gouvernance est insuffisante et la répartition inégale, lorsque les marchés ne fonctionnent pas et que les gens n’ont pas l’argent ni les ressources nécessaires pour se procurer tous les biens et les services dont ils ont besoin. Une grande partie des congolais ne peut pas se targuer aujourd’hui de disposer d’une alimentation abordable, saine et suffisante. Près de 51,7% de congolais sont exposés à une insécurité alimentaire grave, selon la représentante de l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) au Congo, Yannick Ariane Rasoarimanana.

La représentante de la FAO au Congo, Yannick Ariane Rasoarimanana, a fait savoir récemment, lors de l’atelier spécial de renforcement des capacités des parlementaires sur les investissements dans l’agriculture et les systèmes alimentaire à Brazzaville, que la situation alimentaire et nutritionnelle du Congo s’est empirée ces dernières années.

«Au Congo, la situation alimentaire et nutritionnelle s’est dégradée de plus bel ces dernières années. Les dernières données 2021 sur l’insécurité alimentaire soulignent que près de 51,7% de congolais sont exposés à une insécurité alimentaire grave, à cause du manque d’accès à une alimentation adéquate et équilibrée. La prévalence à la sous-alimentation est de 35,5% et la prévalence de retard de croissance chez les enfants de moins de 5 ans est estimée à 18% », a déclaré Yannick Ariane Rasoarimanana.

Avec une population de 3,8 millions d’habitants, le Congo est le cinquième pays africain producteur de pétrole et dispose d’autres ressources naturelles. De plus, la géographie et le climat du pays offrent de bonnes opportunités pour la pratique de l’agriculture.

Les conflits qui ont secoué le pays en 1993, 1997, 1998 et 1999 ont été accompagnés de destructions massives des infrastructures économiques et sociales et ont eu un impact important sur l’économie et les conditions de vie des populations.

Malgré des ressources pétrolières importantes et ce retour à une situation politique stable, une grande partie de la population demeure en état de dénuement et mange difficilement et à sa faim.

Jack de MAÏSSA / Les Echos du Congo-Brazzaville