Brazzaville : une enquête judiciaire ouverte après la mort de Chloé Bafouidinsoni à la clinique municipale Albert Leyono

Le procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance de Brazzaville, André Oko Gakala a instruit les officiers de Police Judiciaire d'ouvrir une enquête de flagrance suite à la mort de Chloé Bafouidinsoni, 29 ans, enceinte de huit mois survenue vendredi 29 mai dans un centre de COVID, où elle devait subir une césarienne.

«Je vous ordonne de procéder immédiatement à une enquête de flagrance. Déceler les auteurs. Le cas échéant, entendre sur procès-verbal, tous ceux qui sont impliqués dans cette affaire, les médecins, les infirmiers, les aides-soignantes et vous me les placer tous en garde à vue. Me rendre compte immédiatement, à exécuter sans défaillance ni complaisance », a déclaré le procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance de Brazzaville, André Oko Gakala s’adressant aux OPJ avec un ton ferme.

La mort d’une femme enceinte de huit mois survenue vendredi 29 mai dans un centre de COVID, où elle devait subir une césarienne, a provoqué une vive polémique au Congo-Brazzaville. Elle aurait été présentée comme un cas positif au départ alors que le test s’est révélé négatif, provoquant la colère de sa famille qui a porté plainte.

Chloé Bafouidinsoni est restée trois jours durant à l’hôpital de Makélékélé pour une acné qui aurait compliqué son état de grossesse, nécessitant alors une césarienne.

Transférée jeudi à l’hôpital Mère et Enfant Blanche Gomes, puis orientée le même jour, pour des besoins d’oxygène, à la clinique municipale Albert Leyono qui ne s’occupe plus que de la prise en charge des malades du Covid-19, Chloé, un peu abandonnée selon les témoignages de ses parents, a rendu l’âme vendredi matin après quelques légers soins.

Après moult tractations entre les autorités sanitaires, la police et la famille, le corps de la jeune dame, qui devait donner naissance à son deuxième enfant, a été déposé samedi à la morgue municipale de Brazzaville. Ses parents promettent des obsèques dignes.

Germaine MAPANGA / Les Echos du Congo-Brazzaville