Confinement au Congo : Quand les parents sans ressources financières craquent

Si le confinement a pu être perçu au début comme l’occasion de se retrouver enfin en famille, il est probable que des signes de fatigue aient rapidement pointé le bout de leur nez. Sans ressources financières, effondrés, épuisés, certains chefs de familles à Brazzaville, Pointe-Noire et Dolisie, n’en peuvent plus et culpabilisent, car ils pensent être, sans argent, de mauvais parents. Un signe qui montre que les parents économiquement faibles sont à bout.

Les parents d’adolescents sont peut-être même davantage confrontés à la charge mentale : vouloir être toujours sur leur dos, connaître tout ce qu’ils font, trouver de quoi les nourrir matin midi et soir, voici également un signe qui montre qu’ils doivent lâcher prise.

Toute cette anxiété peut facilement se transformer en agressivité. Les bruits et les pleures des enfants, le manque d’argent, le manque d’eau et d’électricité, la chaleur et les moustiques, les activités de débrouillardise qui permettent de faire bouillir la marmite et remplir la gamelle en stand-by…, tous ces soucis cumulés et le climat familial entraînent une situation inédite.

L’épuisement qui touchait à la base les adultes va déclencher une humeur dépressive chez toute la famille. Les enfants voient que leurs parents crient plus, qu’ils sont tristes et toute l’ambiance familiale est mise en péril.

Avant, on arrivait à tenir parce qu’on ne restait pas beaucoup à l’intérieur des maisons : les mal-logés sont aussi à l’épreuve du confinement. Pour les familles enfermées dans des habitations exiguës et insalubres, le confinement s’apparente désormais à une double peine.

En cette période de confinement, les familles nombreuses sont de plus en plus sur la pente et font face à plusieurs situations compromettantes. Les démunis eux en bavent et connaissent de réelles difficultés financières.

Entre ceux qui pètent un plomb avec leur moitié ou leurs enfants, ceux qui ne supportent pas le confinement et le couvre-feu, ou ceux qui au contraire vivent très bien ce séjour forcé chez eux, il y en aura pour tous les goûts !

Allez, c'est dur pour tout le monde, mais prenons les choses du bon côté : on aura au moins de super histoires à raconter dans quelques semaines !

Germaine MAPANGA / Les Echos du Congo Brazzaville