Les populations de Mbandza Ndounga ont besoin de matériel pour reprendre les activités agropastorales

A Mbandza Ndounga, district de 7 000 habitants dans le département du Pool (sud), des humanitaires ont distribué lundi 18 juin quelques tonnes de vivres grâce à un financement apporté par l'Union européenne. Les premiers bénéficiaires de cette assistance qui vivent dans le dénuement, affirment qu'ils ont besoin que de cette aide mais aussi, et surtout, de matériel pour reprendre leurs propres activités agropastorales, afin de s'autonomiser.

Les populations de Mbandza Ndounga refusent la dépendance pérenne qui risque d'entrainer l'accoutumance. On rappelle qu’à la fin de la crise qui a secoué le département du Pool depuis avril 2016, ceux qui sont partis n'ont plus rien trouvé en rentrant.

Des maisons, des plantations et même l'élevage détruits.

A cause de la crise sécuritaire le Pool a quasiment perdu son statut de grenier du Congo.

Si Brazzaville importe de l’étranger une grande part de ses denrées alimentaires, plus des trois quarts des produits vivriers frais qu’il consomme proviennent du Pool, qui n’a pourtant guère été gâté par la nature, côté sols comme côté temps. Plusieurs bassins de production, tous dominés par la culture du manioc, ravitaillent les marchés de la capitale.

Dans la partie nord, la zone des plateaux (sur l’axe Igné-Imbini-Mat) produit notamment les cossettes de manioc, et des deux nouveaux villages agricoles Nkouo et Imvouba (créés en 2010) proviennent des oeufs, des poulets de chair et de la viande de porc.

La partie sud, jadis célèbre pour ses ngouri yaka, pains de manioc pouvant peser jusqu’à 10 kg, reste le fief des chikwangue, de taille plus modeste. Bénéficiant de la voie ferrée et de la RN 1, Kinkala et Goma Tsé-Tsé envoient vers Brazzaville une grande quantité de chikwangue, produits maraîchers, vin et noix de palme. La fertilité de ses sols et la présence du chemin de fer permettent au district de Mindouli d’offrir un large éventail de produits maraîchers (manioc, haricots, arachides, gingembre, banane plantain, légumes et fruits divers). Également bien desservi, Boko se distingue quant à lui par ses fruits (litchis, mangoustans, mangues greffées et agrumes divers).

Enfin, dans l’Ouest, la zone de Kindamba, bien qu’enclavée, alimente Brazzaville en foufou de manioc, en viande de boeuf, en oranges et en bananes. Le Pool pourvoit aussi la capitale en gibier et en bois de chauffe, d’où un fort déboisement qui inquiète les autorités départementales. En revanche, la culture du riz, autrefois très développée, a presque disparu.

C’est principalement au marché Bourreau, dans la commune de Makélékélé, et près du lycée Thomas-Sankara, à Talangaï, que sont déchargées les cargaisons venant des villages. Là, une foule de détaillants, principalement des femmes, s’empresse de récupérer la marchandise.

Germaine MAPANGA / Les Echos du Congo Brazzaville