Congo : Les sinistrés du drame du 4 mars s'en réfèrent au bureau du Sénat

Ils se disent « oubliés du 4 mars ». Une délégation des victimes de l'explosion du camp du régiment blindé de Mpila, conduite par le président du collectif, Narcisse Osselaka, a rencontré le bureau du Sénat, le 22 mars à Brazzaville, afin de lui faire part des souffrances qu'endurent les sinistrés.

Elles sont un peu plus de 130.000 familles visant entre précarité et oisiveté, depuis la destruction de leurs maisons ainsi que la perte de tous leurs biens, depuis le drame du 4 mars 2012.

Six ans après, la situation des sinistrés a empiré et le collectif l'a fait savoir par Narcisse Osselaka, au président du Sénat, Pierre Ngolo, qui a reçu la délégation.

À cœur ouvert, Narcisse Osselaka, président du collectif a confié :

 « Nous sommes venus ici pour que le Sénat, le parlement et toutes institutions de la République tournent leur regard vers le dossier du 4 mars.  Nous avons fait le tour des administrations afin de porter très haut le cri des lamentations des sinistrés mais hélas! rien ne se fait. Il est vrai que dans les faits, au lendemain de cette catastrophe, il y a eu quelques actions qui ont été posées avec les allocations affectées à chaque famille et on peut même dire que dans quelques zones de la périphérie, il y a des parties qui ont été faites. Mais l’impact de cet acte ne se fait pas voir »

Selon Narcisse Osselaka, la population sinistrée se sent abandonnée. Et de lancer le cri de détresse, teinté d'amertume:

« Beaucoup de nos amis sont en train de perdre leur vie. La maison est la chose la plus importante et on ne peut pas comprendre que six ans après, ces sinistrés vivent dans des abris de fortune. Nous sommes venus vous dire de vive voix, monsieur le président du Sénat, que la population de Ouenzé, Talangai, Kanga-Mbanzi, Yoro, en a assez. La République s’est empressée à réparer les édifices publics, ce qui est normal, mais la propriété privée a été comme abandonnée ».

Le collectif a souhaité que sa situation soit prise en compte dans la loi de Finances 2018 et qu’en même temps, la commission en charge de ce dossier se retrouve le plus tôt.

Pierre Ngolo a remercié le collectif d’avoir associé le Sénat dans sa démarche pour résoudre ce problème. Il a estimé que les sinistrés avaient pris la voie de la sagesse. Aussi, leur a t-il signifié que le président de la République et l’ensemble des institutions du pays avaient pris l’engagement de résoudre cette situation.

 « Nous devons travailler ensemble pour que la question se gère avec toute l’attention. Continuons à travailler afin de voir quelles sont les solutions envisageables et cela dans la paix et non dans la violence au risque  de tout perdre », a conseillé le président du Sénat.

Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville