Les opérations de la milice privée du pasteur Ntoumi (Ninjas nsilulu) contre les forces gouvernementales et la population civile ont cessé dans le département du Pool (sud), où la contestation avait déjà atteint son paroxysme depuis avril 2016.
Selon des sources sécuritaires, la tension a baissé d’un seul cran même si les éléments de l’armée congolaise mènent encore des patrouilles dans le département pour veiller à la sécurité des personnes et des biens.
Ainsi observe-t-on la reprise du trafic tout le long de la nationale N°1. Des personnes qui circulent librement sans la peur dans le ventre.
Plus des véhicules brûlés, des femmes violées, des soldats tués, des ponts dynamités sur la voie ferrée et des arrestations des populations civiles.
Certains membres du gouvernement ont même fait le trajet Dolisie-Brazzaville en voiture sans anicroches, tout le long du parcours.
Véritable coupe gorge depuis plus d’un an, la route Brazzaville-Pointe-Noire, longue de 350 km et construite entre 2007 et 2015 par une entreprise chinoise pour près de 1200 milliards de FCFA était prise en otage par les Ninjas de Frédéric Binstamou alias Ntoumi qui arrêtaient les voitures de passage, puis agressaient, volaient et violaient les voyageurs. Le voyage entre Pointe-Noire –Brazzaville et vice-versa ne rassurait plus à cause de la présence des milices ninjas qui pouvaient surgir à n’importe quel moment.
Non seulement il y avait une prolifération de barrages qui obligeaient les véhicules à s’arrêter à tout bout de champ, mais il y avait surtout beaucoup de personnes en uniformes, des Ninjas comme les forces de l’ordre régulières. Difficile donc de distinguer les coupeurs de route des vrais agents de sécurité.
Beaucoup de Brazzavillois ou ponténégrins appelés à faire le voyage auraient voulu prendre les airs, mais découragés par un prix prohibitif, ils se rabattent sur les véhicules de transport en commun, avec tout ce que cela comporte comme risque.
Cependant, le chemin de fer Brazzaville-Pointe Noire qui traverse le Pool ne fonctionne plus depuis fin 2016 et certains de ses ouvrages ont été endommagés.
Jack MAÏSSA / Les Echos du Congo Brazzaville
