La détresse qui règne dans le département du Pool (sud) est encore loin d’être surmontée. La guerre y fait rage depuis exactement plus d’un an, livrant à la misère d’innombrables personnes. Leur destin et la réponse humanitaire du gouvernement à ce conflit ont été thématisés lors de la rencontre du président congolais, Denis Sassou Nguesso avec les sages et notables du département du Pool mardi dernier à Brazzaville. Objectif de la rencontre : dégager des pistes de sortie de crise rallumée par la reprise de la rébellion menée par Frédéric Bintsamou, plus connu sous le nom de Pasteur Ntoumi.
Au total plus de 138.000 personnes en situation de détresse dans le Pool attendent avec impatience le règlement du conflit et le retour de la paix dans leur département totalement coupé avec le reste du pays.
L’origine de la crise actuelle remonte à avril 2016, lorsque le Pasteur Ntoumi reprend le maquis dans les forêts du Pool. Ancien chef rebelle à la tête des « Ninjas Nsiloulous » lors de la guerre civile, il s’était rapproché du président Sassou à partir de 2003, pour devenir l’un de ses conseillers.
Mais le vent tourne à l’occasion des élections présidentielles de 2016, lorsque Frédéric Bintsamou décide de se rallier à la candidature de Parfait Kolélas. Clouer au pilori par le gouvernement pour avoir semé les troubles dans les quartiers sud de Brazzaville, Il disparaît dans la nature avec armes et bagages.
Pour sortir de la crise, le président a invité les Ninjas à sortir des forêts. « Personne ne sera tué, a-t-il assuré. C’est la parole du père de la Nation. D’ailleurs, notre Constitution interdit la peine de mort. » Il a également exhorté les Ninjas à rendre leurs armes, qui seront rachetés par les autorités, pour permettre leur réinsertion sociale.
D’après un rapport rendu public fin juin par les ministères congolais des Affaires sociales et de la Santé et les agences des Nations unies, près d’un tiers de la population du Pool – soit 81 000 personnes – a dû fuir les exactions des miliciens et leurs affrontements avec les forces de l’ordre.
Germaine Mapanga