Promotions "canapés", une pieuvre qui gangrène la société africaine

En Afrique, si l’on veut de l’excellence et la qualité dans nos entreprises publiques ou privées on devrait peut-être se calmer. Regarder la vérité en face, pour une fois. Admettre que si certains hommes sont des cochons, comme l’assure Marcela Iacub, c’est qu’il y a beaucoup de cochonnes pour les aimer et les aider à se reproduire. Si le droit de cuissage est parfois une réalité, la promotion canapé est souvent sollicitée et consentie. Véritable pieuvre qui modifie complètement la compétitivité des entreprises africaines.

Il suffit d’être belle pour réussir en Afrique ? La question peut paraître légère, voire futile. Elle mérite pourtant d'être posée tant l'apparence physique joue un facteur discriminatoire dans le monde du travail en Afrique subsaharienne.

On pourrait dresser une longue liste de belles carrières dans la presse écrite, l’audiovisuel ou la politique, qui ont progressé à coups de piston amoureux. Ne pas vouloir l’admettre est d’autant plus hypocrite que la séduction par le sexe fait partie désormais de nos mœurs depuis des décennies.

Du coup, nos frères africains sont plus honnêtes qui prévoient systématiquement une pièce pour le « deuxième bureau » du patron, les dames reconnaissant benoîtement qu’elles font « boutique mon cul » pour améliorer l’ordinaire.

Nous ne disposons d’ailleurs pas de statistiques fiables sur le nombre exact de femmes qui sont dans la fonction publique ou dans le secteur privé sans profil ou CV éloquent, mais juste par leur apparence physique.

Sans faire de la sociologie de bazar, il convient de reconnaître que dans bon nombre des entreprises en Afrique, les hommes n’ont pas les mêmes chances que les belles femmes au physique séduisant.

À cette pesanteur culturelle, il convient d’ajouter le comportement inadmissible de certaines femmes, partisanes du peu d’effort. Elles sont très nombreuses à avoir cédé à la tentation de la facilité, privilégiant les promotions canapés comme on dit souvent vulgairement, ou préférant le vieux métier du monde.

Reconnaissons-le, des tentatives de récupération politicienne de certaines femmes, avec des nominations alimentaires, d’aucuns diront cosmétiques, à des responsabilités, sans aucune marge de manœuvre, nous place en queue de peloton des continents ou la thèse de « L’homme qu’il faut à la place qu’il faut », reste encore un rêve.

Cependant, aucune d’entre nos sœurs et nos épouses ne devait ignorer que c’est par la lutte, une lutte de tous les jours, une lutte ardente et idéaliste, une lutte dans laquelle elles ne doivent ménager ni leurs forces, ni leurs privations, ni leurs souffrances, ni leurs sangs, qu’elles parviendront à s’éclore et à occuper dignement la place qui leur revient.

Jean-Jacques Jarele SIKA