Le Premier ministre, Chef du gouvernement congolais, Anatole Collinet Makosso, a appelé, le 17 mai à Brazzaville, les membres de l’Académie de médecine France à mettre en commun les intelligences pour une coopération dans le domaine de la santé, des sciences, de la technologie, de l’innovation, de la recherche médicale, des soins et de la formation bénéfique à tous. Cet appel a été lancé lors de la cérémonie d’ouverture de la réunion de réflexion des membres africains de l’Académie nationale de médecine France tenue, du 17 au 18 mai, dans le cadre de la coopération sanitaire de la France avec les pays à ressources limitées.
« L’expérience que nous venons de vivre ensemble lors de la pandémie de la Covid-19, a démontré que nous sommes dans un monde si petit que les virus ignorent complètement les frontières et circulent entre les continents et entre les pays, et passent d’un individu à un autre, et d’une communauté à une autre, sans visa, sans passeport, et sans y être autorisés », a dit Anatole Collinet Makosso, dans son allocution à l’ouverture des travaux.
Poursuivant son propos, le Premier Ministre congolais a indiqué que les parties prenantes n’auront très souvent peu de moyens pour y faire face, raison pour laquelle la réponse collective reste nécessaire, et celle-ci réside en une solide coopération. Elle passe par le partage des connaissances et des savoirs, elle nécessite des outils et des moyens mis en commun, a-t-il précisé.
L’organisateur de cette réunion, Pierre M’Pele, a pour sa part, rappelé le bien-fondé de cette session de Brazzaville avec pour, entre autres objectifs, de présenter le rapport de l’Académie nationale de médecine publié en juin 2023, sur la coopération sanitaire de la France avec les pays à ressources limitées.
Ces pays, a-t-il signifié, sont le plus souvent les pays africains en général et les pays francophones en particulier, avant de préciser qu’ils sont au total 18 Africains élus membres correspondants de l’Académie nationale de médecine France.
Dans son mot de circonstance, le ministre de la Santé et de la population, Gilbert Mokoki, a évoqué quelques points pouvant leur permettre d’améliorer la coopération sanitaire entre l’Afrique et la France. Pour lui, ces pays à ressources limitées et la France devraient mettre en place un cadre de concertation, de mobilisation des ressources, de durabilité et du suivi de la mise en œuvre des politiques et d’actions de coopération bilatérale.
Il s’agira également d’élaborer une feuille de route stratégique pluriannuelle des actions de coopération sanitaire bilatérale, d’accorder une priorité à la santé de base communautaire dans le cadre des soins de santé primaire et renforcer dans des interventions axées sur la veille et la sécurité sanitaire, la promotion, la prévention, la mise en place des agences de régulation.
Intervenant à cette occasion, le président honoraire de l’Académie, Marc Gentilini, a souligné dans le message de l’Académie nationale de médecine France que cette institution n’a aucune leçon à donner, elle n’en a ni l’intention, ni les moyens. Elle a, en revanche, le devoir d’élargir son audience et d’émettre des avis mobilisateurs et d’actualité.
« La situation sanitaire du monde est tragiquement en recul, même la faim, la disette, la famine, conséquence de l’insécurité et des désordres nationaux et internationaux, progresse. Aucune action sanitaire durable n’est possible sans la protection de ceux qui la portent », a-t-il déclaré.
Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville