Congo – Affaires foncières : Le Gouvernement a procédé au déguerpissement du périmètre des casernes militaires de Ndouo, Mont-Mambou et Mont Barnier

Après expiration du délais de mise en demeure, le ministre d’Etat, ministre des Affaires Foncières et du domaine public, chargé des Relation avec le parlement, Pierre MABIALA et son collègue de la Défense, Charles Richard MONDJO, ont procédé, le 24 mai 2023 au lancement de l’opération déguerpissement des occupants illégaux des sites des trois casernes de l’arrondissement n°7 Mfilou , commune de Brazzaville, en présence de Dieudonné BANTSIMBA, député-Maire de la ville de Brazzaville, élu de Mfilou, et de Mme Sylvie Ngakabi, Maire de Mfilou.

L’espace foncier abritant chacune des trois casernes a été régulièrement acquis auprès des propriétaires par la mise en œuvre de la procédure d’expropriation pour cause d’utilité publique, s’agissant de la caserne de Ndouo et par achat auprès des détenteurs des terres coutumières, pour ce qui concerne les sites de Mont Mambou et Mont Barnier.

Au terme de la construction des casernes, un périmètre de sécurité a été laissé libre alentour, conformément au plan d’aménagement des lieux. L’urbanisation incontrôlée, la spoliation du domaine public et l’occupation anarchique ont conduit, non seulement à la déstabilisation du sol, la formation des têtes d’érosions susceptibles d’engloutir ces ouvrages militaires, mais aussi à la dangereuse proximité ou promiscuité des casernes avec les zones d’habitation, dont les conséquences se sont révélées désastreuses dans le passé.

Au terme d’une mise en demeure de 45 jours notifiée aux occupants illégaux le 21 février 2023, le Gouvernement est passé à l’exécution du déguerpissement entrepris en la forme administrative. Le ministre d’Etat en charge du domaine public a ainsi autorisé la démolition des constructions érigées par certains particuliers à l’intérieur du domaine public de défense national, dont le périmètre est matérialisé par un abornement visible, colorié de rouge et blanc et l’accès limité au moyen des pancartes prohibitives, de couleur orange.

Le site de Ndouo a constitué le point de lancement des opérations. Préalablement à cette exécution forcée de la décision administrative d’expulsion, le Ministre d’Etat a déclaré : « il y a eu, des citoyens qui ont cru devoir saisir les juridictions nationales sur la place de Brazzaville pour chercher à annihiler l’opération de déguerpissement. La Cour Suprême a tranché, et donc là, nous avons, nous aussi, observé la procédure judiciaire. Donc, et la procédure administrative, telle qu’indiquée par la loi, et la procédure judiciaire, les deux procédures mises ensemble ont été observées par l’Etat. Et comme, plus rien n’empêche, après la mise en demeure, l’opération de déguerpissement, aujourd’hui, mon collègue, M. le ministre de la Défense et moi-même, M. le député-Maire de la ville de Brazzaville, député élu d’ici (de la circonscription de Mfilou), Mme la Maire du 7e arrondissement de la ville et toutes les autorités civiles et militaires, mais aussi vous-même de la presse, nous sommes réunis aujourd’hui, pour commencer le déguerpissement. Car, c’est l’ultime opération de la procédure administrative. Puisque, nous démarrons cette opération de déguerpissement aujourd’hui, eh bien, nous ne pourrons quitter les lieux lorsque tous les périmètres des trois (3) casernes à savoir : Ndouo, Mont-Mambou et Case-Barnier seront libérés. »

Au conducteur d’une tractopelle, il a intimé l’ordre de démolir un bâtiment de type R+1 : « Monsieur le conducteur, vous êtes un maillon important dans cette opération de déguerpissement, commencez donc l’opération ! »

Alors que la démolition de la première construction se poursuivait, le Ministre d’Etat, Pierre MABIALA a rappelé que ceux qui ne se sont pas exécuté sont des récalcitrants, la procédure de déguerpissement est une procédure indiquée par la loi. Et la loi en l’espèce précise qu’avant de procéder au déguerpissement, il faut faire observer une mise en demeure de quarante-cinq (45) jours. Ceci a été fait. Et, les 45 jours ont expiré le 6 avril 2023. Depuis lors, un petit délai a été observé, pour leur permettre des départs volontaires.

Les occupants illégaux, qui n’ont pas libéré les lieux dans les délais requis, n’ont eu que leurs yeux pour pleurer. Son habitation démolie, un occupant illégal a déclaré « Nous ne savons pas où aller ! Nous sommes ici dès l’implantation de la caserne ».

Pour sa part, Madame la Maire de Mfilou, Sylvie Ngakabi a affirmé que la loi reste la loi. Le gouvernement a bel et bien pris toutes les dispositions de sensibilisation nécessaire. Il n’y a plus d’excuse.

Le 27 mai 2023, l’opération de déguerpissement menée sans désemparer a pris fin, plus tôt que prévu, sur les trois casernes grâce à la rapidité d’exécution et le dévouement des équipes.

Ultérieurement à cette opération de déguerpissement d’ampleur inédite, en zone urbaine, le Gouvernement a déjà déclaré d’utilité publique, sur une bande de 400 mètres autour des casernes, l’acquisition d’une servitude de défense. Cette expropriation renforcera l’isolement des casernes et les propriétaires des biens expropriés percevront une indemnité juste et préalable.

Déjà, le ministre d’Etat a déjà mis le cap sur Pointe-Noire, où le massif forestier spolié verra la puissance publique réduire en poudre, avec perte et fracas les constructions illégalement érigées. D’autres chantiers attendent l’action du cow-boy anti désordre foncier, la commune de Kintélé notamment, ou sa venue est toute aussi attendue que redoutée.

Valda SAINT-VAL/Les Échos du Congo-Brazzaville