Il est de tradition pour les Forces Armées, qu’à la fin de l’année, le chef suprême des Armées, rencontre le commandement et la troupe afin de recevoir d’eux, le rapport de la Force publique ainsi que l’acte de dévouement. À son tour, le chef suprême des Armées leur transmet les orientations pour la nouvelle année. En ce réveillon d’Armes du 31 décembre 2022, Denis Sassou Nguesso a interpellé la Force publique dans son ensemble sur l’éradication du grand banditisme urbain ainsi que sur la discipline qui doit régner en son sein.
Le Grand Quartier Général des Forces Armées congolaises a abrité le 31 décembre 2022, la cérémonie du réveillon d’Armes. Le commandement des Forces Armées congolaises et les troupes de la garnison de Brazzaville se sont donnés rendez-vous autour du chef suprême des Armées.
Officiers, sous officiers et hommes de rangs affichaient la superbe dans leur tenue d’apparat aux cotés des invités et autres attachés de défense des pays amis. Le premier ministre chef du gouvernement a également pris part à la cérémonie.
S’adressant à la Force Publique, le président Denis Sassou N’Guesso a, en chef suprême des Armées, commencé par la féliciter pour avoir su, avec efficacité, mettre en œuvre les directives.
Déclinant les directives à l’endroit de la Force publique, le président Denis Sassou N’Guesso qui a traduit les préoccupations des congolais de plus en plus confrontés à des actes de banditisme des jeunes dits « « bébés noirs » », donné mission à la Force publique, de poursuivre de la lutte visant l’éradication du grand banditisme dans les villes où sévit ce fléau.
« Ce travail doit se poursuivre et le gouvernement a reçu la mission de réaliser en 2023 la mise en place de deux centres de rééducation, d’encadrement à des jeunes délinquants dont un à Aubeville dans la Bouenza et l’autre à Bokania, dans la Cuvette. Ces centres devraient connaître leur fonctionnement effectif au cours de l’année 2023. Ainsi, de façon résolue nous devrions mettre un terme à ce banditisme violent qui a des noms divers dans les villes. Nous devons mettre un terme à ce phénomène », a insisté le président de la République.
D’autre part, le président Denis Sassou N’Guesso a insisté sur le fait que la Force publique devra élever son niveau de discipline, élément essentiel qui fait la force principale des Armées.
« Nous avons observé comme un fléchissement. De ce point de vue, alors j’invite les responsables de la force publique, à tous les niveaux, à reprendre fermement en main la formation des hommes dans ce domaine de la discipline parce que la force publique est régie par un statut spécial », a-t-il rappelé.
Afin de garantir l’organisation, sur le plan opérationnel et aussi au niveau de l’équipement mais aussi le moral des troupes, Denis Sassou N’Guesso a aussi indiqué qu’il a donné les instructions au gouvernement et au chef d’état-major général pour que le statut spécial de la force publique soit revisité en 2023. Le but étant de faire que ce statut puisse connaître quelques améliorations à l’image de celles observées dans la Fonction publique.
« Mais il s’agit toujours d’un statut spécial. On ne décidera jamais qu’un soldat pourrait rester en service pendant 60 ans. Mais on examinera toujours ce statut pour qu’il soit plus ou moins en adéquation le reste des autres corps d’Etat. Mais c’est un statut spécial. Les militaires, les gendarmes, les policiers entrent à la force publique par engagement volontaire. À travers cet engagement, ils se soumettent au régime de statut spécial dans la discipline parce que ce sont des métiers qui exigent la rigueur, beaucoup de privations », a poursuivi le chef de l’Etat, précisant que lorsqu’on choisit de donner sa vie pour la patrie, on se prépare.
Le président de la République a, par ailleurs, annoncé le recrutement d’environ 1500 jeunes volontaires en 2023.
« Il se fera et ce sera justement l’occasion en 2023 de recruter quelques centaines ou près d’un millier et demi de volontaires, les mettre dans les centres d’instruction, de les former dans la rigueur du métier, dans la discipline où ils apprendront, dès le premier jour, d’entrée en caserne sur la discipline qui est la force principale des armées. C’est pour ma part la directive principale. On dira qu’elle n’est pas nouvelle, mais elle est nouvelle parce qu’on a senti le fléchissement. Je voudrais que tous les cadres, à tous les niveaux, la réalisent sans atermoiement », a-t-il prescrit.
Dans le cadre de la mise en œuvre des orientations données en décembre 2021, Denis Sassou N’Guesso a insisté sur le renforcement continu de l’implantation des unités au niveau des casernes. Cet effort devra se poursuivre en 2023 avec la présence sur le site des officiers, sous-officiers, hommes de rang avec leurs familles respectives.
« Le gouvernement s’emploiera à améliorer au cours de l’année 2023 toutes les voies d’accès à ces casernes. Le Premier ministre qui s’est rendu sur le site a bien pris la mesure de la tâche. En même temps, le gouvernement s’efforcera de renforcer l’approvisionnement en eau et électricité de ces bases militaires. C’est ce travail que nous engageons ensemble à réaliser au cours de l’année 2023 », a-t-il annoncé.
Le chef suprême des Armées a, enfin, adressé ses félicitations à la force publique pour leur comportement exemplaire vis-à-vis du peuple et de ses institutions, lors des élections législatives et locales de juillet et août derniers car la force publique s’est mobilisée dans son ensemble, en assurant le déroulement de ce scrutin dans la paix totale et la sécurité sur toute l’étendue du territoire.
« Pour le reste, nous vivons dans un monde très difficile, les peuples et leurs armées doivent être prêts à toute éventualité. J’ai senti à travers le rapport du chef d’état-major général que vous êtes prêts à assumer vos responsabilités », a conclu Denis Sassou N’Guesso.
Justement, avant les directives du chef suprême des Armées, le chef d’état-major général des Forces Armées congolaises, le général Guy Blanchard Okoï a dans son rapport, dressé le niveau d’exécution des directives reçues du chef suprême des Armées, au précédent réveillon d’Armes.
La Force publique a exécuté ses missions dans un esprit d’abnégation, de dévouement et de cohésion. Guy Blanchard Okoï a plaidé pour l’allocation des ressources supplémentaires, afin d’accroitre les capacités opérationnelles de la Troupe.
Le général Okoï a clos son propos en engagement la Force publique au ralliement et à l’attachement au Chef suprême des Armées. Il lui a ensuite présenté les vœux de la Force publique ainsi qu’à sa famille.
Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville