UPADS : IIe Session extraordinaire du Conseil National couplée au 91e anniversaire de la naissance du Professeur Pascal Lissouba

L’Union Panafricaine pour la Démocratie Sociale (U.P.A.D.S/opposition), a tenue du 18 au 19 novembre 2022 à Brazzaville, la 2e session extraordinaire de son Conseil National, couplée au 91e anniversaire du Président-fondateur du parti, Pascal Lissouba. Les cérémonies d’ouverture et de clôture des dites assises se sont déroulées sous la houlette du Premier Secrétaire du parti, président du Conseil National, le camarade Pascal Tsaty-Mabiala, en présences des délégués venus des départements de la République et de quelques leaders des partis de l’opposition congolaise.

 

Cette 2e session extraordinaire du Conseil national a coïncidé avec la date anniversaire de naissance de Pascal Lissouba, célébrée le 20 novembre dernier, par une évocation sur la vie de l’illustre disparu, puis ponctuée par une messe en sa mémoire au Temple du Centenaire de l’Eglise Evangélique du Congo.

La cérémonie d’ouverture des travaux a été marquée par le mot de bienvenue du camarade Jean-de Patrick Emery Kihoussa, président de la coordination départementale de l’UPADS Brazzaville puis du discours d’ouverture des travaux, du camarade Premier Secrétaire.

Dans son mot de circonstance, le camarade Kihoussa, a d’entrée de jeu souhaité la bienvenue aux camarades Conseillers nationaux, venus de tous les départements du pays. Concernant la vie effective du parti, il a rappelé aux membres du conseil national que « l’avenir du parti est notre véritable enjeu et que pour cela, nous devrons nous armés de discipline et de respect mutuel ».

Ouvrant les travaux des assises, le Premier Secrétaire et président du Conseil National de l’UPADS, Pascal Tsaty-Mabiala s’est appesanti sur le Règlement intérieur du parti qui a convoqué la Session dite extraordinaire sur un ordre du jour très précis, portant exclusivement sur le bilan exhaustif de la participation aux dernières élections législatives et locales auxquelles s’ajoute une information sur l’élargissement ou le complément du Conseil National.

Par ailleurs, il a d’abord exprimé ses inquiétudes sur la situation politique et sécuritaire internationales. Caractérisée singulièrement par la crise Russo-Ukrainienne, le conflit Congolo-rwandais, ainsi que l’instabilité sécuritaire dans le sahel (Mali, Burkina-Faso et Tchad).

Cependant, il s’est réjoui de l’attitude équilibrée adoptée par la République du Congo lors des votes de délibérations des Nations-Unies et de l’OIF (Organisation Internationale de la Francophonie) sur ces conflits. « Comment ne pas évoquer ici la résurgence des coups d’Etats en Afrique que l’on croyait constitutionnellement et moralement proscrits depuis que souffle sur le continent le vent de la démocratie. De sorte que les dénonciations tonitruantes de la Françafrique qui justifierait ces atteintes graves aux libertés démocratiques ne sauraient exonérer les juntes militaires qui ont pris le pouvoir successivement au Mali, au Burkina-Faso et au Tchad. L’UPADS, dont le Président-fondateur avait toujours été opposé à l’usage de la force pour arriver au pouvoir ou pour s’y maintenir, ne peut soutenir les régimes qui en sont issus et les condamne fermement », a-t-il désapprouvé.

Au plan national, le Premier Secrétaire, « tout en prenant acte du réaménagement du Gouvernement qui relève du pouvoir constitutionnel du Président de la République, chef de l’Etat, l’UPADS estime que l’essentiel réside dans la solution des problèmes de base de la population, à savoir : l’eau, l’électricité, l’emploi, la santé, l’éducation, la gestion prévisionnelles des catastrophes naturelles ; l’assainissement des villes, etc. », a-t-il renchéri.

Il a également salué les bonnes intentions du Premier ministre, contenues dans son programme d’action présenté devant la représentation nationale à l’hémicycle, tardent à produire les effets escomptés et pourraient se transformer en désillusion, en désespérance, face à l’aggravation des maux.

Pascal Tsaty-Mabiala, en bon guide, s’est appesanti sur le bilan du Parti après les élections législatives et locales de juillet 2022. Il a noté que « l’issue de ces élections n’était pas à la hauteur des attentes. Aussi, a-t-il invité les membres du Conseil National à se départir de la langue de bois, lors du débat sur le rapport circonstancié y relatif. Concluant son propos, il a adressé ces vives et chaleureuses félicitations à tout l’ensemble des élus nationaux et locaux du Parti, avant de les inviter tous, à s’impliquer davantage dans la vie du Parti. Mêmement, il a traduit ses encouragements à tous ceux qui n’ont pas trouvé grâce auprès du peuple souverain. Qu’ils sachent que le Parti est fier de leur engagement d’avoir accepté de défendre ses couleurs dans les conditions de grande pénibilité ».

En ce qui concerne le point sur l’examen et de l’adoption du rapport du Secrétariat National relatif à la participation du Parti aux élections de juillet 2022, on y a souligné certaines causes endogènes et exogènes de cette débâcle électorale, notamment : l’indiscipline de certains candidats ayant choisi de battre campagne publiquement contre les candidats du Parti investi, au profit des adversaires politiques ; l’émiettement ou la dispersion des voix par les éminents cadres du Parti, qui se sont porté candidats indépendants contre les candidats régulièrement investis par le Parti ; la multitude des candidats et des listes, qui a aussi désorienté les militants ; la non maîtrise du corps électoral réel dans la quasi-totalité des circonscriptions ; la transhumance organisée de plusieurs électeurs dans le but de favoriser la fraude massive ; la multiplication des fausses pièces d’Etat civil et des procurations par certains administrateurs, occasionnant ainsi le vote des électeurs fictifs et enfin, la non maîtrise du vote des militaire, devenu un facteur de fraude électorale ».

Après débat sur les élections, le Conseil National a arrêté « les conclusions suivantes : réviser la carte politique du Parti ; redynamiser les structures intermédiaires et de bases sur l’ensemble du territoire national ; impliquer les membres du Conseil National et du Bureau politique dans la vie du Parti ; organiser une campagne nationale d’adhésion ; former les militants dans l’animation de la vie du Parti ; imprimer la discipline au sein du Parti, notamment dans le choix des candidats et pendant les campagnes électorales ; mettre en œuvre une structure des mutualités et de la solidarité entre les militants, en vue de renforcer l’animation des structures intermédiaires et de base du Parti ; améliorer les conditions, les critères et la procédure de présélection des candidats à la candidature aux différentes échéances électorales ; rendre obligatoire le paiement des cotisations statutaires ; élaborer un code moral et d’éthique pour l’ensemble des élus ; créer des activités lucratives afin de régler certaines difficultés financières du Parti ; constituer une réserve financière, c’est-à-dire, un compte spécial pour relever les capacités des financements des campagnes électorales du Parti ; impliquer les structures intermédiaires et de base dans des opérations préélectorales et électorales ; procéder à l’identification des circonscriptions à conquérir ou à reconquérir par la direction du Parti quelques années avant les futures élections, en fonction des résultats obtenus par le Parti au dernier scrutin puis enfin, poursuivre les échanges avec le pouvoir public sur l’amélioration de la gouvernance électorale par la direction du Parti avec les autres forces vives de la nation ».

Le Conseil National a été informé de l’admission, à titre exceptionnel de certains camarades au sein de cette instance nationale du Parti sur propositions du CCUR (Comité de Conciliation pour l’Unité et rassemblement) et du Secrétariat National en vue du complètement de cette instance suscitée par des nombreux camarades décédés.

Malgré les cas d’indiscipline avéré constaté parmi certains membres, aucun n’a été puni ni blâmé par les instances du Parti.

Sur 389 membres attendus aux assises, 193 étaient présents, 86 excusée, 19 absents, 56 décédés et 35 démissionnaires.

Clôturant les travaux de la 2e Session extraordinaire du Conseil National de l’UPADS, le Premier Secrétaire puis président du Conseil National a tenu à remercier tous les délégués pour leur participation efficiente et efficace, tout en donnant des orientations sur la suite de la marche du Parti. « (…) Oui camarades, c’est en se parlant et en dialoguant qu’on parvient à éclairer les zones d’ombre, à se comprendre. C’est pourquoi, j’exprime ma gratitude envers tous les camarades, qui ont déféré à ces assises et se sont exprimés librement, cherchant comment consolider la maison commune qu’est l’UPADS. L’intérêt que nous portons tous à notre survie politique, puisque c’est de ça qu’il s’agit, et la fibre optique qui surpasse nos différences pour que résiste encore et encore le Parti de Pascal Lissouba au grand bonheur des Congolais et nos militants. Je comprends aussi la colère, les frustrations qui nous caractérisent de n’avoir pas atteint les objectifs fixés lors des dernières échéances électorales. Toutefois, le plus important n’est pas d’abdiquer, pour continuer à exister. C’est en frappant chaque jour sur une pierre qu’on parvient à la tailler et à lui donner la forme que l’on veut. Le rapport circonstancié que nous venons d’adopter, sera dorénavant la boussole, notre base de réflexion, notamment dans sa partie suggestions, pour mieux préparer les échéances avenirs. Au sortir de cette salle, nous devrons tous nous mettre au travail. Ce qui sous-entant la fin des jérémiades, des accusations et des regrets, car on ne regrette pas ses fautes, on les assume… Ne l’oublions jamais, mes chers camarades, que la discipline est la clé de toute réussite. Aussi longtemps que nous nous comporterons en irresponsables, le Parti ne pourra se relever de ces faiblesses », a rappelé et insisté le camarade Pascal Tsaty-Mabiala.

Ces assises ayant coïncidé avec la date du 20 novembre, date anniversaire du Président-fondateur, le Professeur Pascal Lissouba, qui aurait totalisé 91 ans d’âge sur terre. A cet effet une évocation sur sa vie fut organisée au siège du parti le dimanche au matin, puis un culte d’actions de grâce fut célébré en début d’après-midi, au Temple du centenaire de l’Eglise Evangélique du Congo à Brazzaville.

VALDA SAINT-VAL / Les Echos du Congo-Brazzaville