Visite surprise du président de la République, mardi matin, dans plusieurs administrations publiques de Brazzaville. Parfois à pied, Denis Sassou Nguesso a pu se rendre compte de l’effectivité de la présence au poste de nombreux fonctionnaires.
La situation prêterait à en rire, au regard des cérémonials qui dessinent presque une image d’Épinal. C'est le signe que la démocratie congolaise serait en bien en marche, si certains n’y avaient pas mis une dose de violence, fut-ce t- elle verbale. L’atout communicationnel est désormais entré dans les mœurs politiques au Congo et Denis Sassou Nguesso l’a compris.
À l'opération ville morte annoncée à grands renforts médiatique surtout sur les réseaux sociaux, le président congolais a opposé le pragmatisme d'une opération de terrain. « Certains envoient la foule, lui se met au devant de la foule », ont lancé plein d'admiration certains brazzavillois.
Il fut un temps ou l'on disait au Congo, « la révolution n'est pas un dîner de gala ». Désormais, il faudra s’accommoder au fait que la politique n'est pas un dîner de gala. C'est même là toute la magie du combat politique, celui des idées, dans « l'unité et la lutte des contraires ».
Pas de protocole ni de cordon sécuritaire envahissant qui déconnecte bien souvent le président des population. Denis Sassou Nguesso était simplement au contact de la « masse » ce mardi.
Du ministère de la Santé et de la population à celui de la Fonction publique c'est à pied que le président à arpenté ce voisinage situé à quelques encablures de sa résidence.
La visite d’inspection s'est poursuivie aux ministère des Affaires étrangères après une halte au ministère de la Justice. Partout, Denis Sassou Nguesso s’est rassuré que les fonctionnaires étaient bel et bien à leurs postes.
Bien plus tôt, il avait commencé cette ronde par la présidence de la République. La surprise était de taille pour ses collaborateurs qui l’ont vu prendre les couloirs des bureaux. Jovial et d’un ton rassuré, il a demandé si tout le monde était à son poste. Le président n’a pas manqué de rappeler des sanctions à l’endroit de ceux qui gâcheraient leurs devoirs quotidiens. De quoi dire que c'est un signal fort qui vient battre en brêche le laxisme et l’impunité tant décriés.
Quand le cortège présidentiel arrive au rond point Moungali, l'euphorie des populations est à son comble. Ceux qui se passent le mot enfilent à la va-vite leur tee-shirt de campagne à l'effigie du président Sassou.
Accompagné de la foule, le président s'offre une « diatance » comprenez une marche à pied sur la macadam. Le pas assuré qui renvoi l'éclat de son costume bleu-pétrole lui donne fière allure. Les jeunes lancent admiratifs : " a yébi ! " " zébi ! " "il connaît". Un vocable utilisé dans les milieux des sapeurs pour certifier que l'on est habillé avec raffinement et que l'on marche avec élégance.
Chacun veut être aux avant-postes et figurer sur ce cliché avec « Otchombé ». On se bouscule, on chante. La sécurité est débordée. La foule crie « la sécurité c'est nous même ». C'est aussi cela, l'immersion d'un chef dans le peuple.
Bertrand BOUKAKA