Congo - Vie des partis : Claudine Munari quitte la Fédération de l’opposition

L’annonce a fait l’effet d’une bombe, Claudine Munari vient de claquer la porte de la Fédération de l’opposition congolaise. La présidente du Mouvement pour l’unité, la solidarité et le travail (MUST) a officialisé son départ, le samedi 16 janvier à Brazzaville, au cours de la cérémonie d’échanges de vœux avec les cadres de son parti.

Elle était jusque là l’égérie de l’opposition congolaise, avec une force de conviction chevillée au corps et des traits de caractère en acier trempé. Pourtant, en ce samedi 16 janvier 2021, son annonce a sonné comme la corrosion de ce qui faisait sa force. Son départ de la Fédération de l’opposition congolaise (FOC) et du Front républicain pour le respect de l’ordre constitutionnel et l’alternance démocratique (Frocad), deux plateformes qu’elle dirigeait avec maestria depuis cinq ans.

Pour se justifier de cet acte, une ''prise de distance'' que de nombreux observateurs de la vie politique congolaise trouvent incompréhensible, Claudine Munari a évoqué la conjoncture actuelle qui appelle au sens de responsabilité des dirigeants politiques, des partis et associations. Elle veut donc recentrer ses efforts sur son parti.

« Les uns et les autres ne peuvent plus faire comme il y a seulement cinq ans. C’est pour ces raisons, qu’en prenant nos distances d’avec le Frocad, et aussi en nous retirant de la FOC, deux organismes qui avaient fait l’honneur à la présidente du MUST de les diriger, nous recentrons nos efforts sur notre parti comme fer de lance de la lutte politique »

« Un pour tous, tous pour un », semblait être l’état d’âme de la plateforme de l’opposition qui affichait son unité en parlant d’une seule voix notamment pour les causes qu’elle défendait. Des causes auxquelles Claudine Munari se sent tout de même liée.

« Nous rappelons que les convictions exprimées autrefois aux noms respectifs du Frocad et de la FOC demeurent nôtres. Elles sont intimes à notre vision et sont inséparables de notre engagement politique. En effet, le MUST n’accepte pas et n’acceptera pas que des Congolais soient détenus pour avoir exercé leur droit constitutionnel de participer à une élection, fusse-t-elle présidentielle..

Forte de cet argument, Claudine Munari a une fois de plus, demandé la libération de Jean Marie Michel Mokoko et de André Okombi Salissa que le MUST considère comme étant des prisonniers politiques ou d'opinion.

Égale à elle-même, Claudine Munari a annoncé la non participation du MUST, son parti, à la prochaine présidentielle, arguant qu’on ne peut pas aller à une élection dont les résultats sont connus d’avance.

Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville