Présidentielle de mars : Pierre Ngolo appelle à la vigilance et à l'apaisement

2021 n'est pas une année ordinaire au Congo-Brazzaville. L'élection présidentielle prévue pour le 21 mars prochain focalise l'attention. C'est donc une atmosphère de veillée d'armes qui prévaut dans le pays avec ses risques d'éventuels dérapages. Le président de la chambre haute du parlement, Pierre Ngolo, en est conscient. Ainsi, l'échéance électorale majeure qui se profile à l'horizon, se lit en filigrane tout au long de son allocution, lors de l’échange des vœux avec les sénateurs vendredi à Brazzaville.

Sa mise en garde est claire : les acquis patiemment rassemblées en 59 années d'indépendance risquent de partir en fumée si, d'aventure, la longue stabilité du Congo, venait à être remise en cause par ceux qui veulent se servir de la division ou du désordre comme d'un marchepied pour assouvir des ambitions politiques.

Le temps de l’élection n’est un temps de non droit pour personne, ni pour les électeurs, ni pour les candidats.

"Cette élection devrait se tenir au plus tard le 21 mars 2021, dans la paix et la concorde nationale. Nous devons nous investir pour que ce rendez-vous démocratique ne soit pas une occasion gâchée", a déclaré le Président du Sénat.

"Nous appelons l’ensemble de la classe politique et toutes les forces vives de la nation à préparer cette échéance en donnant la priorité au Congo", a-t-il ajouté.

Pour cette raison, le Président du Sénat ne se lasse pas d'en appeler à l’apaisement et à la vigilance de ses compatriotes. Au risque de paraître alarmiste, car mieux vaut prévenir que guérir.

De fait, Pierre Ngolo durcit crescendo son discours, à la mesure du danger que font courir à ses yeux, les ambitions mal maîtrisées. C'est une guerre à outrance qu'il déclare, dans le cadre du débat démocratique, aux stratèges de la tension permanente prêts à mettre le pays à feu et à sang.

Pierre Ngolo, n'hésite pas à administrer une véritable volée de bois vert à ceux qui nourrissent ce funeste destin. Tout doit se faire sans violence. Il s’agira pour chacun des candidats engagés dans cette compétition de présenter son projet de société sans agressivité et de ne pas céder à l’injure qui ne grandit personne.

Pierre Ngolo sonne l'appel à une mobilisation du Sénat dont le rôle de modérateur et de conseil de la nation n’est plus à démontrer, pour que le combat politique se déroule dans le cadre strict des règles de la démocratie.

Au total, le Président du Sénat a beau jeu de renvoyer tous les acteurs du jeu politique congolais à l'expression non biaisée du suffrage universel. Car, en dernière instance, c'est le peuple souverain qui tranchera le 21 mars prochain.

Germaine MAPANGA / Les Echos du Congo-Brazzaville