France – Justice : Nicolas Sarkozy mis en examen pour association de malfaiteurs dans le dossier libyen

Après quatre jours d’audition par les juges du pôle financier de Paris, l’ex chef de l’État français, Nicolas Sarkozy a été mis en examen le lundi 12 octobre dernier, pour « association de malfaiteurs ». Un temps gardée secrète, cette mise en examen a été révélée par Mediapart vendredi 16 octobre.

Nicolas Sarkozy n’en a pas fini avec la justice, dans la tentaculaire affaire de financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007. Après l’analyse des éléments à charge incriminant l’ancien chef de l’État français, les juges ont décidé de la mise en examen de Nicolas Sarkozy pour association de malfaiteurs.

Outre cette quatrième mise en examen, Nicolas Sarkozy est également mis en examen depuis le 21 mars 2018 pour "corruption passive", "recel de détournement de fonds publics" et "financement illégal de campagne" toujours en rapport avec le financement libyen.

Les juges fondent leurs convictions sur des témoignages de dignitaires libyens, des notes des services secrets de Tripoli, mais aussi des accusations d'un intermédiaire jugé crédible.

En sept ans, les magistrats ont réuni une somme d'indices qui ont donné corps à la thèse selon laquelle la campagne victorieuse de Nicolas Sarkozy a été financée par le régime de Mouammar Kadhafi.

Toutefois, aucune preuve matérielle indiscutable n'a pour l'heure été retrouvée, même si des mouvements de fonds suspects ont déjà conduit à neuf mises en examen , dans l’entourage de Nicolas Sarkozy.

Une fois de plus, Nicolas Sarkozy prend les français à témoin, en s’avouant innocent des faits dont on l’accuse. Il se dit « combatif et déterminé à faire triompher la vérité ».

Signalons que c’est la première fois en France, qu’un ancien président de la République est mis en accusation pour un chef aussi grave, d'association de malfaiteurs. S’il est renvoyé devant le tribunal, Nicolas Sarkozy encourt au moins 10 ans de prison et 150.000 euros d’amende.

Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville