Crise sanitaire au Congo : Denis Sassou N’Guesso refuse de libérer Jean-Marie Michel Mokoko et André Okombi Salissa

Personne ne demande au Président de la République de consolider l’impunité au Congo. Non ! Alors pour faire suite aux demandes des leaders politiques de l’opposition congolaise, de la société civile et des ONG de défense des droits de l’homme (Amnesty International) qui demandent la libération des « prisonniers politiques », notamment le Général Jean-Marie Michel Mokoko et André Okombi Salissa pour des raisons sanitaires et humanitaires, avant la présidentielle de mars 2021, le président Denis Sassou N’Guesso, a refusé ce jeudi, dans un entretien exclusif accordé à RFI et France 24 depuis Brazzaville, de libérer les deux opposants et candidats malheureux à la présidentielle de mars 2016.

« Il n’y a pas de raisons pour qu’ils soient libérés », a martelé le numéro un congolais tout en précisant que « pour désengorger les prisons 365 prisonniers ont été libérés » au Congo.

Pour Denis Sassou N’Guesso, le pays ne compte aucun prisonnier politique, mais seulement des prisonniers de droit commun.

Au Congo, tout citoyen est lié à la justice de son pays par un serment d’observation de la loi. Et la qualité d’homme politique ne confère aucune immunité juridictionnelle à qui que ce soit. La qualité de responsable de parti politique ne suffit nullement à conférer la qualité de prisonnier politique.

En mai 2018, pour « atteinte à la sûreté intérieure de l'Etat et détention d'armes de guerre », le procureur de la Cour d’appel de Brazzaville a requis 20 ans de détention minimum contre le Général à la retraite, Jean-Marie Michel Mokoko et 20 ans aussi pour ses co accusés, six français et un congolais présenté comme des mercenaires.

C'est le visage fermé que Jean-Marie Michel Mokoko avait accueilli ce verdict, regardant le président de la cour dans les yeux, impassible, lui qui ne s'est quasiment pas exprimé au cours de ce procès. L’ancien représentant spécial de la présidente de l’Union africaine en RCA, l’ex-chef d'Etat-major et ex-conseiller du président Denis Sassou N’Guesso a dû rapidement quitter la salle d'audience pour être ramené en cellule, le temps tout de même d'échanger un léger sourire désabusé avec ses avocats et de serrer la main de quelques proches.

L’ancien ministre et député de Lékana, dans le département des Plateaux, André Okombi Salissa est arrêté pour « atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat et détention illégale des armes et munitions de guerre ».

Il est également reproché à André Okombi Salissa d’avoir été de mèche avec le commandant Pamphile Mesmin Okieri alias Mesmin Okemba, de nationalité gabonaise. Il s’agirait d’un ex-agent secret et ancien chef des services de la sécurité extérieure à la présidence gabonaise qui était chargé d’assurer le transport de l’argent et des armes au profit de l’accusé à Brazzaville et de faire connaître les points d’accès au Congo séparant le Congo au Gabon aux mercenaires qu’il avait contactés dans le but de renverser les institutions à Brazzaville.

Des faits niés par le principal accusé qui les qualifie de cruels et graves.

Germaine MAPANGA / Les Echos du Congo-Brazzaville