Jean Claude Gakosso n’est pas scandalisé par les propos de Jean Yves Le Drian

Mardi 3 septembre 2019, une petite phrase de Jean-Yves Le Drian n’est pas passé inaperçue. Le ministre français des Affaires étrangères a expliqué qu’il avait demandé au président congolais des « actes » envers l’opposant Jean-Marie Michel Mokoko et d’autres personnes emprisonnées… et le ministre français de préciser : « je le lui ai dit avec fermeté ». Ces propos ont été accueillis avec incrédulité par la délégation congolaise. Seule personnalité à accepter de réagir à cette déclaration, Jean-Claude Gakosso, le ministre congolais des Affaires étrangères.

« Ces propos ne m’émeuvent pas outre mesure et je prends note de ce qui est dit. Je connais bien Jean Yves Le Drian et je peux témoigner de l’amitié qu’il a pour le président Sassou. Ce sont des amis donc ils peuvent tout se dire avec le président Sassou », a déclaré le patron de la diplomatie congolaise tout en reconnaissant bien sûr la sensibilité du sujet abordé entre le président congolais, Denis Sassou N’Guesso et Jean Yves Le Drian, peu avant sa rencontre, mardi, avec son homologue français, Emmanuel Macron, à l’Elysée.

« Ce sont des questions complexes et je ne voudrais pas faire quelque injonction que ce soit, encore moins à la justice de mon pays que je respecte », a-t-il ajouté.

Ce sujet a-t-il été abordé entre Emmanuel Macron et Denis Sassou-N'Guesso lors de leur déjeuner de travail ? Impossible à dire car rien n’a filtré sur ce point.

Ce que l’on sait, c’est que les deux hommes ont évoqué l’accord signé entre le Congo Brazzaville et le Fonds monétaire international. La France avait conditionné une aide financière à la signature d’un tel accord. Résultat, selon Jean-Claude Gakosso, « le président Macron s'est engagé à débloquer déjà le tiers de cette aide qui est de 88 milliards de francs CFA ».

Mais ce sont surtout les questions climatiques et environnementales qui ont été au centre des discussions. Le président congolais s’est ainsi engagé à mettre en place un plan de protection de la forêt, de la biodiversité et des tourbières. Et ce en échange d’une aide financière.

À ce sujet, une idée a émergé lors de cet entretien en tête-à-tête : celle d’organiser une des prochaines éditions du One Planet Summit, peut-être celle de 2020, à Brazzaville, la capitale congolaise.

Jack de MAÏSSA / Les Echos du Congo Brazzaville