Congo - Disparition : Jean-Baptiste Yéké-Kokolo s’en est allé

L’honorable Jean Baptiste Yeké Kokolo, ancien député de Louvakou et actuel secrétaire du Conseil départemental du Niari est décédé dimanche 27 janvier à l’hôpital Central des Armées Pierre Mobengo, à Brazzaville. Ce cadre compétent, intègre et sympathique aura consacré sa vie à l’action militante, d’abord au sein de l’Union de la Jeunesse socialiste congolaise l’UJSC, et au Parti Congolais du Travail.

Il est parfois des nouvelles dont on ne peut s’accommoder, tant la seule évocation des faits provoque en soi un déchirement.

‘’Ce n’est pas vrai’’. Non, ce n’est pas vrai, me suis-je dis, en lisant le tweet du ministre Moungalla, annonçant le décès de l’honorable Jean Baptiste Yeké Kokolo, ancien député de Louvakou et actuel secrétaire du Conseil départemental du Niari. Un cadre compétent, intègre et sympathique nous quitte. Pensées émues pour sa famille et ses proches. RIP.’’

Soudain, entre larmes et flots de souvenirs qui ont envahi mon esprit, je me suis écrié : « Chef Yéké ! »

Chef Yéké, car le film que déroule ma mémoire me renvoi à la permanence du comité central de l’UJSC où nous avions nos bureaux, au département de la Presse, Propagande et Informations. Jean-Baptiste Yéké Kokolo tenait la division Agitation. À ce titre, il assurait le ‘’Télex de la jeunesse’’, une chronique en forme d’éditorial politique qui présentait les positions de la jeunesse congolaises sur diverses questions de la vie politique, économique et socioculturelle.

De sa voix rauque qui cadrait avec les besoins de la cause, Jean-Baptiste Yéké Kokolo a su insuffler une dynamique nouvelle au ‘’Télex’’ dont le but était de dire les choses de façon incisive, avec l’énergie d’une jeunesse engagée et prête à l’action.

Sous la conduite éclairée du premier secrétaire, Gabriel Oba Apounou, notre département dirigé en son temps par le camarade Godefroy Dominique Sala (décédé) a su jouer sa partition dans la vie de l’Union, selon les missions qui furent les siennes. Chacune des divisions qui assuraient les missions du département était animée par des hommes et des femmes dont les images envahissent encore mon esprit et me renvoient à mes espiègleries de ce plus jeune qui trouvait toujours une occasion parfois saugrenue de détendre l’atmosphère même lors des réunions de la plus haute importance.

Oui, je les revois tous : La division presse écrite avec Jean Enoch Ngoma, directeur du journal ‘’Jeunesse et Révolution’’. Il avait à ses cotés, Naouam Mahoungou Moundélé (décédé), Saturnin Kokolo Kouanga et Benoît Bikindou. La division audio-visuelle conduite par Émile Awoué et dont les sections étaient animées par Pierre Makita et Eugénie Ngouissani. Bonne Année Matoumona coiffait l’administration avec à ses cotés, Mabondzo et Bernadette Biahomba. Bertand Massamba le photographe tenait seul la division photo. Naturellement, Jean-Baptiste Yéké Kokolo tenait la division ‘’Agitation’’ avec les camarades Philipe Mboungou-Ndamba et autre François Itari Morheno (décédé).

« Nous venons au monde, avec pour chacun, la mission de nommer les choses », disait Sony Labou Tansi. Au cours de sa vie, Jean-Baptiste Yéké Kokolo aura nommé les choses avec force et conviction, engageant sa personne dans les combats pour lesquels il était persuadé de la justesse. Des pages de son histoire écrites en lettres d’honneur et qu’il aura assumées jusqu’à ses derniers jours.

Adieu grand frère, adieu chef Yéyé !

Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville