RSF dénonce les violences contre les journalistes au Congo

A Brazzaville, une dizaine de journalistes venus assister à l’arrivée de l’avion du général Mokoko, candidat à la présidentielle fraîchement déclaré, ont été sévèrement frappés par les forces de l’ordre. Reporters sans frontières (RSF) dénonce ces violences qui visent à empêcher une couverture plurielle de l’activité politique du pays.

Selon plusieurs observateurs, une quarantaine de policiers - en tenue et en civil- ont été acheminés vers l’aéroport dans deux bus sans immatriculation. Ils y ont rejoint la trentaine d’éléments qui s’y trouvaient déjà. Avant même l’atterrissage de l’avion, ces derniers auraient tiré des grenades lacrymogènes dans le but de disperser les journalistes et le public venu attendre le général Moukoko.

Plusieurs reporters ont été frappés et ont vu leur matériel endommagé ou confisqué. Parmi eux, Alphonse Ndongo, le correspondant au Congo de Jeune Afrique économie, Makouangou Sidney de la télévision TPT, Sathoud de la télévision MCRTV, ainsi que des journalistes des télévisions DRTV et MNTV.

Le général Moukoko lui-même a essuyé tirs lacrymogènes et jets de pierres, et les familles venues accueillir leurs proches à la sortie de l’avion ont aussi été touchées.

Le directeur de la police, le général Jean-François Ndenguet, n’a pour l’instant pas présenté d’explications sur le comportement de ses hommes.

«Ce type de violence est inacceptable et laisse mal présager de la transparence des élections à venir », déclare Cléa kahn-Sriber, responsable du bureau Afrique de Reporters sans frontières.

«Nous appelons les autorités de police congolaises à faire toute la lumière sur ce qui s’est passé et à garantir une libre couverture des évènements politiques à venir au Congo dans les prochains mois », a-t-il ajouté.

Le 3 février dernier, le général Moukoko a démissionné de ses fonctions de conseiller paix et sécurité auprès de la présidence congolaise et s’est, dans la foulée, déclaré candidat à la présidentielle du 20 mars 2016. Il a critiqué la tenue du référendum d’octobre 2015 qui a permis au Président Denis Sassou Nguesso de modifier la Constitution afin de pouvoir se représenter à un mandat qu’il occupe déjà depuis plus de 30 ans.

Selon le classement de RSF, le Congo-Brazzaville occupe la 107ème place sur 180 pays dans l’édition 2015 sur la liberté de la presse.

Jean-Jacques Jarele SIKA